[Quête de la Noce] 8 - Recherche à la tunach

Maître de Jeu Titre : Reine Barbare

Post n°5
Délégation tunach n°5

Aventure précédente de la délégation tunach

Les tunachs avaient rapidement quitté le palais pour se diriger vers la ville qui l’entourait. La question de reprendre leurs montures fut évoquée. Brièvement seulement. Cela n’aurait pas aidé leur recherche aussi les laissèrent-ils aux bons soins des ilmengardes.

Alors que la délégation s’éloignait tranquillement en direction de la cité, un problème se posa.

« Elle ressemble à quoi l’autre ? » demanda d’un coup Ellya surprenant le groupe.
« Qui est cet autre dont vous parlez si abruptement ? »
« La princesse évidemment. Tu crois que je causais de qui ? »
« Je n’en ai aucune idée. » tempéra Tholème. « Une princesse, surtout si elle est sur le point de se marier, ne passe aucunement inaperçue. Savoir à quoi elle ressemble ne nous est point utile. »
« Ah ! » se contenta de répondre la Veles méprisante.

Ils reprirent donc leur progression vers la ville. Les deux accompagnateurs fermant la marche ne cessaient de se parler. Retrouver la mariée leur importait peu voire pas du tout. Ce qui les intéressait était le dépaysement, le voyage, la découverte d’une nouvelle culture. Mais, surtout, ils s’amusaient de la relation des deux ambassadeurs. La femme avait parié que ce serait Ellya qui sauterait en premier sur Tholème. Le mari avait fait le même pari ne pouvant imaginer le prude copiste faisant le premier pas.

Les chercheurs étaient partis du principe que la fugueuse tenterait de se cacher, de se dissimuler à la vue de tous. Donc, elle avait dû se rendre en des lieux isolés, à l’abri du regard, là où personne ne penserait à la chercher et encore moins à la trouver.

Ils se rendirent donc dans les faubourgs. Ils avaient remarqué que peu de gens s’y dirigeaient. Ce devait donc être la cachette idéale. Quoi de mieux que ce quartier à l’aspect lugubre pour repousser d’éventuelles personnes désirant mettre la main sur Ezabel.

Aussitôt que la délégation posa le pied dans ce quartier pauvre, la tension monta. L’ambiance était tout-à-coup devenue étouffante. Il n’y avait aucune raison logique à tout ça pourtant. Mais, peut être que les murs hauts et proches les uns des autres, la lumière ne pénétrant que difficilement y étaient pour quelque chose.

Les quatre personnes avançaient prudemment. Elles regardaient aux alentours, pour tenter de découvrir la princesse, mais aussi pour essayer surveiller les environs. Les tunachs ne se sentaient pas rassurés.

Le brouhaha auparavant tellement présent qu’il n’était audible avait disparu. Le silence pesant les inquiéta. Il n’était que brièvement troublé par de légers chuchotements. Des murmures se reprochant.

Puis, lorsque la population des faubourgs avait estimé que leurs victimes s’étaient assez enfoncées dans leur antre, elle passa à l’action.

Des deux côtés de la ruelle que les ambassadeurs traversaient, des gens arrivèrent. Il était évident qu’ils n’étaient nullement animés de bonne intention.

Maître de Jeu Titre : Reine Barbare

Post n°6
Délégation tunach n°6

Les personnes qui s’approchèrent avaient toutes une triste allure. Vêtements en lambeaux et crottés. Visage vieilli par le dur travail et la pauvreté. En tout, une dizaine d’enfants des rues entouraient les tunachs et se rapprochaient.

Chacun d’eux s’était composé un masque de méchanceté et menaçant avec plus ou moins de succès. Ils brandissaient tous une arme improvisée, un bout de bois pourri pour la plupart.

Ils avaient entre huit et douze ans. Et, étonnamment, leur chef semblait être une fillette de neuf ans. Son regard était comme mort, comme si elle avait vu et vécu toutes les horreurs existantes. Elle était la seule à arborer un rictus de haine malsaine.

L’enfant aux courts cheveux blond était la seule à brandir quelque chose de réellement dangereux. Une sorte de barre en fer rouillé qu’elle avait dû voler. Elle ne paraissait pas savoir la manier d’une main experte mais elle était cependant capable de blesser grièvement ou de tuer quiconque s’opposerait à elle.

« Donnez vot’or et tous vos aut’trucs ! Sinon… on vous saigne ! » menaça la petite fille en agitant dangereusement son arme.

L’ordre effraya Tholème mais mit en rogne Ellya. Elle détestait qu’on lui ordonne quoi que ce soit.

« Quoi ?! Tu te prends pour qui sale petite morveuse ? » hurla-t-elle.
« Euh… tu devrais te calmer un peu. » bégaya le copiste qui ne quittait pas des yeux les armes.

La petite blonde serra sa barre jusqu’à que ses jointures blanchissent. Son regard se fit plus dur. Elle fit un pas en direction de la Veles.

« Joue pas à ça avec moi. Sinon… » répondit la chef en laissant sa menace en suspens.
« Sinon quoi ? Tu vas nous saigner espèce de petite peste ? Allez, retourne dans les jupes de ta mère avec tes petits camarades et laisse-nous passer. »

La fille serra les dents, tellement qu’on les entendit grincer. Elle fit un geste de sa main libre, et les enfants qui jusque-là n’avaient pas bougé s’avancèrent.

« Tu l’auras voulu ! »

Du bruit agressaient les oreilles des acteurs de cette étrange scène. Quatre adultes, dont deux femmes aux poitrines dénudés, se faisait encercler par une ribambelle de gosses. Arnaut voyait tout, et entendait tout. Depuis son tonneau. Depuis l’intérieur de son tonneau. Il était arrivé un peu après les menaces de la gamine, étourdi par sa dernière chute et, après une brève évaluation de la situation, avait décidé de rejoindre une cachette le temps que cette scène se finisse. Après tout, c’était leur affaire à eux, il ne voyait aucunement pourquoi il aurait du s’interposer ou même se montrer. S’il y avait bien une règle de politesse dont il se souvenait en ce moment, c’était de ne se mêler que de ses affaires, son père le lui avait bien fait comprendre – paix à son âme - à coup de savate.
Seulement voilà, les étrangers étaient bizarre, et avaient même l’air de ne pas comprendre très bien que la situation était dangereuse. Avec un peu de chance, ils auraient de l’or et lui, Arnaut se couvrirait de gloire et de richesse après les avoir courageusement sauvé, tel un chevalier envoyé par le grand Telephane ! De plus, une des barbares - plus précisément celle qui tenait tête à la gosse de 9 ans – lui paraissait bien jolie et il ne doutait pas de pouvoir attirer son attention grâce à son charme et à son talent irréprochable !

- … Je suis un assassin, je peux le faire…. Je vais être un Héros ! Oui, je suis ….

* Rien de plus qu’un raté ? Ça marche aussi !*

- …

Arnaut se releva, dépassant de la moitié du corps le tonneau. Il sortit entièrement puis avança d’un pas décidé vers le lieu du conflit.

Les enfants étaient en train d’avancer, bloquant les tunachs contre un mur. La femme qui se démarquait le plus du groupe continuait d’apostropher de tous les noms d’oiseaux une jeune fille que Arnaut ne prit que pour une subalterne.
Il avança d’un air calme et serein et s’appuya sur un mur, les bras croisés, essayant d’être le plus crédible possible. Il dit d’un ton qu’il crut sombre et masculin :

- Je vous conseillerai de ne pas faire cela à votre place… Vous avez le plus grand assassin de tous les temps devant vous, victorieux de 5 chevaliers de l’empereur, vainqueur de Rabornashikiri le puissant, champion et seigneur des grands barbares des plaines ainsi que chef de la puissante organisation de Lirwxb…. Lirbqu… Liowrtzi…. Lisrctviqu…

*Et bin, il est beau notre champion, hein…*

- Enfin d’une des plus puissantes organisations de l’ombre du pays ! Et ces……

Il jeta un léger coup d’œil vers les étrangers et son regard s’arrêta un moment sur les poitrines dénudées des jeunes femmes. Un petit filet de bave coula sur son menton lorsqu’il continua son récit.

- ……

*Mais vas y, continues, t’as l’air vachement crédible comme ça…*

- …..

*Euh… je sais, ces jolies jeunes femmes sont très belles, mais on d’autre problème maintenant ! Tu m’as fourré dans un sacré pétrin et maintenant va falloir que tu m’en sortes ! ALLLO !!!*

- OUAIS, C’EST BON J’AI COMPRIS François-Bartholomé !! Je sais ce que je dois faire !

*Encore ce prénom stupide…*

- Il n’est pas stupide ! Il est même génial, demande à tous les gens que tu veux, ils te répondront la même chose que moi !

*Ouais, bon ok… Arnaut, tu veux pas te retourner et continuer de narrer tes exploits, on risque de se faire trouer la peau là !*

Le jeune homme se retourna vers les enfants. La plupart avaient l’air perdu, ébahis devant l’étrange personnage qui se trouvait devant eux.

- Bon, ça va être dur de discuter avec vous apparemment, vous m’avez pas l’air très futé… Pourrais-je voir votre chef, que je lui parle, il devrait me comprendre lui.

La jeune fille armée de la barre de métal s’avança hors des rangs et s’apprêta à parler lorsqu’Arnaut lui coupa la parole.

- Écoute petite, je n’ai rien contre toi hein, mais c’est au chef que je veux parler, pas à toi. Tu comprends ce que je te dis ? Donc maintenant, tu vas rentrer voir ta maman sans faire de caprices et nous laisser en paix, mes amis et moi !

Arnaut, confiant, sortit sa dague et joua avec afin d’impressionner la bande de gamins. Puis, il se retourna et sourit à la leader du groupe, prenant son air le plus chevaleresque possible. Il déclara, tout sourire :

- Bien le bonjour Mam’zelle, ne vous inquiétez surtout pas, je vais vous sortir de là, j’ai la situation bien en main là. C’est bien parti si vous voulez mon avis !

Maître de Jeu Titre : Reine Barbare

Post n°8
Délégation tunach n°7

La fillette n’avait pas apprécié les propos d’Ellya. Elle s’approcha donc des tunachs suivie par sa bande. A force de reculer, les ambassadeurs se retrouvèrent dos au mur. Et, ils étaient encerclés, sans espoir de fuite. Ils allaient donc devoir se battre.

Tholème se demandait comment ils allaient s’en sortir lorsqu’un homme surgit de nulle part. En lui, de l’espoir se fit jour, quelqu’un était venu pour les tirer de ce mauvais pas.

« Non, mais c’est qui cet abruti ? » demanda Ellya alors qu’Arnaut se présentait. « Vous le connaissez cet idiot ? » rajouta-t-elle en se tournant vers les deux accompagnateurs.
« Mais, ne parlez pas ainsi de cet homme. Il est venu nous sauver de cette meute d’enfants sanguinaires qui je vous le rappelle nous ont acculés contre ce mur de pierres décrépies. » tempéra Tholème.
« Ah ouais ? Et tu crois que c’est en bavant comme un débile mental ou un escargot qu’il va nous aider ? »

Là, le copiste ne trouva rien à répondre. Et pour cause, on ne pouvait rien rajouter suite à cela. Comment pouvait-il défendre le supposé sauveur qui se conduisait d’une manière si absurde ?

« Et là, il parle tout seul. Il est complètement atteint le pauvre. C’est vraiment lui qui doit nous sauver ? »
« J’en ai bien peur. Il n’y a malheureusement personne d’autre dans les environs. »
« Euh… rassure-moi Tholème. Il n’est pas en train d’insulter leur chef là ? »
« Si. Mais, je tiens à vous signaler que vous avez fait de même. »
« Ouais, j’ai l’droit aussi de faire des erreurs, non ? » s’emporta la Veles.

Tholème préféra ne pas répondre. Il savait que quoiqu’il dise, il le regretterait.

« Non, mais tu vas la fermer un peu ! » lança une Ellya bien énervée lorsqu’Arnaut la salua. « Bats-toi et sauve-nous ! Et tais-toi ! »
« Vous ne devriez pas être aussi dure avec lui. »
« Ah ouais ? Et pourquoi donc ? »

Une nouvelle fois, le tunach se fit moucher par sa compatriote. Il trouvait que ça devenait une habitude. Et, il ne l’aimait pas celle-ci. En fait, il n’aimait pas beaucoup les habitudes d’Ellya. Mais, ce n’était ni le lieu ni le moment d’y réfléchir pour s’en plaindre.

« Que faisons-nous alors à présent ? » questionna Tholème.
« Bah, on pourrait se laisser trucider. Ou alors on leur latte la gueule, espèce de nigaud ! »
« Mais, je ne sais pas me battre. Et vous non plus j’imagine. »
« Et alors ? Ces sales mioches non plus. Y’a que la peste qui en ait l’air et c’est l’autre boulet qui se la coltine. Et puis, on a les deux autres qui nous accompagnent. On ne les a pas choisis que pour qu’ils fassent décoration. »

Les deux bavards se cachèrent derrière leurs deux accompagnateurs. Ces derniers se mirent en garde, les mains en avant, vides.

« Ne les tuez pas. Ce ne sont que des enfants tout de même. »
« Quoi ?! Tu veux les laisser en vie alors qu’ils n’hésiteront pas à nous écrabouiller ? »
« Oui, exactement. Il ne faut pas répondre à la violence par la violence. »
« Qu’est-ce qui faut pas entendre. » se lamenta Ellya en levant les yeux. « De toute façon, ils ne vont pas pouvoir les tuer tes zentils pitits nenfants. Ils n’ont pas d’arme. »
« Vous voulez qu’on leur demande de vous montrer ce qu’ils peuvent faire à mains nues alors ? » proposa Tholème.
« Hum… non. » se contenta de répondre la Veles.

Ce n’était pas le lieu ni l’heure, mais Tholème était fier de lui. Il avait réussi à avoir le dessus sur Ellya. C’était mesquin, il le savait pertinemment, mais il en avait plus qu’assez d’être méprisé et rabaissé par elle. Il n’eut cependant pas le temps de s’en réjouir davantage.

Il entendit un hurlement comparable à ceux qu’Ellya était capable de produire. Il venait de la fillette qui se ruait vers leur sauveur. Mais, il n’avait pas l’occasion de voir ce qui se passait car un autre combat avait lieu sous ses yeux.

Le couple avait engagé le combat contre les enfants. Pris par surprise, deux d’entre eux s’étaient déjà écroulés. Il en restait encore sept, et c’était sept de trop. Dans les yeux des gamins, on n’y voyait ni peur, ni haine, ni joie, ni désir. Il n’y avait rien du tout, ils étaient vides.

Puis, les enfants attaquèrent à leur tour. Ils étaient plus nombreux, mais ils ne savaient pas en tirer parti. Ils se gênaient. Et, les deux défenseurs en profitèrent. Deux autres mineurs furent mis hors combat.

A cinq, les gosses avaient plus de place pour bouger. Et là, alors qu’un d’entre eux se faisait assommer, un autre en profita pour frapper un tunach. L’homme prit le bâton en pleine tête, au-dessus de l’œil. Il en fut sonné et du sang sortit de la plaie pour couler dans son œil l’empêchant de bien voir.

Le blessé fut rapidement vengé, mais la femme devait à présent se défendre seule contre trois assaillants prêts à tout. Ellya avait réussi à ramener le tunach à l’abri et épongeait le sang avec du tissu venant du pantalon de l’aveuglé. Tholème ne pouvait rien faire pour aider à part une chose. Ce qu’il fit.

« Allez ! Bottez l’arrière-train de ces garnements ! » dit-il sans réel entrain.

Arnaut se retrouvait dans une situation bien inconfortable. Acculé, seul, il se battait tel un tigre contre son dangereux adversaire. Esquive à droite, esquive à gauche, saut, roulé boulé raté qui se finit par un choc contre le mur. La jeune fille s’avança, un sourire démoniaque se dessinant sur son visage.

- Écoute petite, on peut discuter, je ne vois pas du tout qu’est ce qui pourrait t’avoir vexé dans mes paroles…

La gamine abattit son arme mais, malheureusement trop lourde pour elle, loupa Arnaut de quelques centimètres. Il se releva rapidement et respira un grand coup.

- Bon… Je ne voulais pas en arriver là, mais tu vas m’obliger à avoir recours à la violence si ça continu… Et c’est vraiment pas beau quand je le fais, je peux te l’assurer…

Elle sourit, quasiment hilare.

- Comme ce que tu nous as montré tout à l’heure ? J’aimerai bien que tu en arrives là, qu’on rigole un peu ! Franchement, les types comme toi me font pitiés… Je vais t’épargner de te ridiculiser une nouvelle fois !

Cette dernière cracha par terre, puis attaqua une nouvelle fois, de coté cette fois ci. Arnaut recula de quelques pas, esquivant en même temps cet assaut. Ces vêtements étaient couverts de poussière, ce qu’il détestait. De plus, il commençait à s’essouffler à force de gesticuler dans tous les sens.

- Au moins je t’aurais prévenu, hein…pfiou…. Commence à me faire vieux, moi, du haut de mes 19 ans…Peut être que je devrais songer à la retraite ?

*Arrête d'essayer de réfléchir, t'y arriveras pas! Laisse moi le faire à ta place et concentre toi sur cette fillette !*

- Hé, ho ! Je réfléchis si je veux, la preuve, tu es le résultat de ma pensée et de mon subconscient, ce dernier t’ayant créé, tu vois c’est si….

- Ne te fous pas de moi et ne m’ignore pas !! Arrête de parler dans le vide comme si je n’existais pas, stupide primate sans cervelle !

Le coup passa dans les jambes, fauchant Arnaut au passage. Ce dernier soupira, se saisit de sa dague et regarda la jeune fille dans les yeux après s’être relevé. Ses jambes étaient dans un sale état, flageolante.

*Comme ça, tu ne tiendras pas 5 minutes de plus mon coco… Quelle idée de vouloir faire le héros aussi… T’en as pas du tout l’étoffe, pas comme moi, quoi…*

- Tu verras bien quand contre tous ces gosses, ce que je vais devenir…

*Un corps sans vie, perdue dans l’immensité de cette citée, sans personne pour pleurer dessus ? La classe !*

- Mais non ! Pff, laisse tomber de toute façon tu ne me comprendrais pas, tu n’as pas l’âme d’un Héro en toi !

La jeune fille attaqua à nouveau Arnaut. Il para à la dernière seconde son coup. Les deux armes s’entrechoquèrent dans un bruit assourdissant de ferraille. La bataille reprit de plus belle, l’un des combattants attaquant avec rage, et l’autre, esquivant et prenant ses jambes à son coup pour rester le plus loin possible de ce dernier.

- Tu ne viendras pas te plaindre après petite….

*Elle risque pas nigaud…*

Arnaut arma son geste. La lame fusa vers le bras de la jeune fille. Rapide, dangereuse. C’était le plus beau coup de dague qu’Arnaut n’ait jamais fait. Malheureusement, au même moment, ses jambes lâchèrent, butant contre le rebord d’une bouche d’égout. Il lâcha précipitamment sa lame pour se retenir - Ce qui ne changea pas grand-chose, le faisant plonger la tête la première dans les égouts - en hurlant. La dague poursuivit sa course, déviée de sa trajectoire initiale par la maladresse de l’homme. La fillette observa Arnaut tomber.
Son corps commençait à peser lourd, sa vue s’était rougit. Elle baissa son regard sur la dague qui était venu se ficher dans sa poitrine. Elle s’écroula.

Le silence se fit. Un silence lourd et pesant. La bande regardait le corps allongé de leur chef, n’y comprenant rien, laissant un instant les étrangers tranquille. Deux filles s’approchèrent, les larmes aux yeux. Elles appuyèrent le corps contre un mur continuant d’espérer un miracle, priant et suppliant Telephane de ne pas la laisser partir.

De la fillette aux courts cheveux blonds, il ne restait qu’un corps froid et chétif, adossé à un mur sale des faubourgs. Son visage s’était peint d’un voile d’incompréhension qu’elle emporterait jusque dans la mort.

Pendant ce temps là, Arnaut jurait, du purin jusque dans les oreilles. Il était le seul à ne pas savoir ce qui c’était passé à la surface, ignorant son propre crime.

- Je t’aurais fillette, j’aurais ma revanche !! Jamais je ne suis fait battre, je me relève toujours! Toujours !

Il chercha ensuite une issue dans le noir qui l’entourait. D’étranges bruits se faisaient entendre tandis qu’aucune issue ne se faisait voir. Arnaut frissonna. Il n’avait pas envie de rester ici, mais la seule solution qui s’offrait à lui était d’avancer dans l’obscurité.

*Ahahah, t’es dans la merde jusqu’au cou on dirait !!*

-… mais tu sais que t’es un chieur toi ?!

Il eu une idée et se tourna vers l’endroit d’où il était entré. Si il criait assez fort, Ils l’entendraient bien un petit peu.

- N’ayez crainte, Milady, je reviendrai vous sauver dans peu de temps ! Attendez-moi !

Puis, sans attendre de réponse, il se remit en marche, tomba dans un fossé rempli d’un liquide dont il ne put voir la couleur, essaya d’appeler à l’aide un instant mais ne réussit pas. Il se fit donc emporter par le courant.

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Post n°9
Délégation tunach n°8

Le cri pitoyable de Tholème n’avait nullement motivé celle qui devait se battre seule contre les trois derniers gamins des rues. Sans son compagnon pour l’épauler, elle doutait de parvenir à s’en sortir.

Puis, la vigilance des assaillants se relâcha. Ces derniers ne lui prêtèrent plus attention. Ils ne regardaient que le corps allongé et saignant d’une plaie à la poitrine. C’était celui de leur chef. Aussitôt, deux filles s’approchèrent de la poignardée laissant le garçon le plus âgé seul face aux tunachs.

Les pleurs enfantins empêchèrent la femme de frapper son dernier opposant.

« Eh, mais t’attends quoi pour lui fracasser la tête à ce morveux ? » gueula Ellya.
« Non ! Ils ne veulent plus se battre ! »

Et, effectivement, les valides s’éloignèrent. Cependant, ils gardèrent les tunachs en vue. Ils les surveillaient. Ils attendaient qu’ils partent pour revenir récupérer les blessés et les morts.

Puis, la Veles entendit faiblement Arnaut qui lui criait quelque chose. Le Milady suffit à l’énerver.

« Mais ta gueule ! Tu vas te taire espèce de trou du… » hurla-t-elle.
« Ellya ! » l’interrompit-il outré. « Vous devriez vous calmer. »
« Et pourquoi ça, monsieur je sais tout ? »
« Ce n’est pas le moment. Ils pourraient revenir d’un moment à l’autre. Et, nous avons un blessé. »
« Bon, on se casse alors. » répondit Ellya vexée.
« Non, nous devons sauver l’homme qui est venu nous sauver. »
« Et rester jusqu’à ce que d’autres sales petits cons de mioches viennent pour nous latter la gueule ? »

Tholème resta muet. Devant la vulgarité d’Ellya et aussi le fait que s’ils tentaient de sauver leur sauveur, ils pourraient y rester. Mais, pouvait-il le laisser ainsi, sans assistance ? Au final, il n’avait pas le choix.

« Monsieur, on va chercher des renforts pour vous tirer de là. Attendez-nous ! » cria Tholème après s’être penché au-dessus de la bouche d’égout d’où s’échappait une odeur nauséabonde écoeurant le copiste.
« Quoi ?! On va aller chercher de l’aide pour ce boulet ? Ah non, pas question ! Déjà qu’on doit se coltiner la recherche de la princesse. En plus, on a un blessé. Pas question d’aider l’autre abruti. »
« Ah ! J’oubliais cela. Comment ça va ? » demanda-t-il au blessé.
« Bien. Je peux bouger sans problème. » répondit-il en se levant pour le prouver.
« Bon, on se bouge alors. »
« Bonne idée. Mais, pour aller où ? On rentre pour soigner les blessures ou on continue les recherches ? »
« Ne vous occupez pas de moi, ça va bien. »
« Bon, on continue à chercher l’autre chieuse alors, c’est réglé. »

Les quatre tunachs s’éloignèrent donc du lieu de l’affrontement tandis que certains enfants reprenaient leurs esprits.

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Post n°11
Délégation tunach n°9

Une heure avait passé depuis l’affrontement contre les enfants et la mort de la fillette. Les tunachs avaient utilisé ce temps pour s’enfoncer davantage dans les tréfonds ténébreux des Faubourgs.

Entretemps, le mot avait été passé. Surveiller les étrangers sans les approcher. Une nouvelle confrontation était interdite. Si du sang devait couler, il ne devrait aucunement être ilmengarde.

Les deux accompagnateurs avaient évidemment remarqué qu’on les suivait, mais ils ne pouvaient rien y faire. Sauf peut être en rusant et attirant les plus impétueux dans un piège. Seulement, eux aussi voulaient éviter un nouveau combat, surtout avec le blessé parmi eux.

Malheureusement, cela pourrait s’avérer être leur seule solution pour obtenir des réponses à leurs questions. Car, jusqu’à présent, les rares personnes vues, soit fuyaient, soit étaient hostiles, soit restaient muettes.

Finalement, les tunachs parvinrent à se perdre dans le dédale des bas-fonds de la Capitale. Et, la fatigue commençait à se faire peu à peu sentir. Principalement sur Ellya qui se révélait plus irritable qu’à l’accoutumée. Maigre consolation, elle était moins vulgaire.

C’est ce qui décida les deux gardiens de faire une halte dans une des ruelles sombres du coin ressemblant aux autres pour eux.

« Pourquoi on arrête dans ce coin paumé ? » beugla Ellya.
« Nous devons nous reposer. »
« Dans ce lieu si… si effrayant ? »
« Exactement. Nous n’avons pas le choix. »
« Ah… d’accord. Et ça va aller pour… » Tholème laissa sa question en suspens lorsqu’il se rendit compte d’une chose. « Comment vous vous appelez au fait ? »
« Je suis Tiara, et lui Asteh. »
« Merci et désolé. » répondit simplement le copiste. « Ca va aller dans ce cas… Asteh ? »
« Oui. »
« Bon, vous avez fini de blablater ? Vous me saoulez avec vos blablas ! » gueula l’irascible.

Personne ne lui répondit car ils savaient tous ce à quoi ils exposeraient sinon. La Veles croisa les bras d’un air satisfait.

« Eh ! Mais vous nous laissez seuls ? » demanda l’ambassadeur lorsqu’il vit Tiara s’éloigner.
« Non, je vais chercher des informations. Et Asteh reste avec vous. »
« Comment ? »
« Avec ceci. » dit la femme en se désignant avec un petit sourire.
« Oh ! » rougit Tholème.

La division du groupe n’avait pas échappé aux observateurs. Et, un qui n’aimait pas particulièrement suivre les ordres préféra suivre la solitaire.

Tiara s’éloigna lentement, prenant soin de ne pas semer un éventuel poursuivant. Et, enfin, elle aperçut ce qu’elle recherchait. Une voie sans issue. Elle s’y engagea.

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Post n°12
Délégation tunach n°10

Tiara progressait lentement dans cette impasse. Elle fit tout pour paraître faible, perdue, une proie facile en somme. Elle se vouta donc légèrement, se constitua un masque apeuré, se tordit les mains nerveusement et jetait des regards affolés à droite et à gauche rapidement sous l’effet de la crainte.

La femme espérait qu’on la suivait. Et, un bruit provenant des hauteurs la rassura. On avait mordu à l’hameçon. A présent, elle souhaita que les chasseurs ne soient pas trop nombreux.

Seulement un homme suivait la tunach depuis les toits piteux des habitations insalubres des faubourgs. Le corps dissimulé par une cape tâchée et élimée luttant difficilement contre l’assaut du temps, un capuchon cachant un visage abimé par de trop nombreux coups reçus. Deux choses l’intéressaient dans la vie, les femmes et la bagarre. Il lui arrivait de mêler les deux en battant des femmes.

Sa progression était lente. D’une, car il ne voulait pas être repéré par sa future victime. De deux, car les toits étaient traîtres et menaçaient de s’effondrer par endroits. De trois, car il préférait savourer l’instant présent, avant qu’il ne saute sur cette étrangère alléchante.

La ruelle sans issue séparait deux blocs de vieilles maisons proches l’un de l’autre et menait à un mur dans lequel se découpait une porte en bois moisi. Le sol était crasseux, des immondices trainant ça et là.

Tiara approchait de la fin de la voie. Il lui fallait agir à présent pour attirer son gibier. Elle ne vit qu’un moyen. Elle fit semblant de glisser et trébucha en poussant un cri de détresse. Elle se retrouva à genoux. Elle ne bougeait plus, se concentrant sur l’écoute.

L’encapuchonné avait assisté à la scène. Le cri avait déclenché une montée de plaisir en lui. Il n’avait plus qu’une envie, la faire hurler davantage. Il descendit agilement de son promontoire surveillant du coin de l’œil la femme. Elle était toujours immobile, un bon signe. Dès qu’il mit pied à terre, il dégaina sa lame. Une arme courte, à la pointe ébréchée, recouverte de rouille et de sang séché.

Malgré qu’il ait fait attention en s’approchant, Tiara entendit le bruit humide des pas sur le sol boueux, souillé. Le sourire de l’homme grandissait à mesure que la distance diminuait.

Alors qu’il s’apprêtait à la frapper au crâne avec le manche de son arme, non pour la tuer mais uniquement pour l’assommer afin de faire durer le plaisir, elle plongea en avant. Elle avait réagi avec retard et elle glissa. Ce qui fit qu’elle prit quand même le coup, non à la tête mais à l’épaule. La violence du choc la fit se retourner et elle se retrouva donc sur le dos, à deux mètres de son agresseur.

Ce dernier ne put s’empêcher de rigoler, d’un rire gras et malsain. Il aimait lorsqu’on lui résistait. Moins on se laissait faire, plus il prenait son pied.

L’homme avançait pas à pas en prenant le plus de plaisir possible à admirer le visage effrayé de sa victime. Tiara reculait difficilement en poussant sur ses jambes qui dérapaient. Elle poussait de petits cris plaintifs. Mais, à force de reculer, elle se retrouva au pied du mur.

Le tourmenteur se retrouva finalement debout, au-dessus de sa proie. Il jouait machinalement avec son couteau qu’il passait d’une main à l’autre. Il se pencha pour regarder une dernière fois le visage intact de la femme avant qu’il ne le réduise en lambeaux.

Et là, tout se passa rapidement. La tunach bondit tel un diable sortant de sa boîte et percuta le pervers à la pointe du menton avec le sommet de son crâne. Et, avant qu’il ne puisse réagir, elle lui assena un coup de pied dans les parties qui le mit à terre. Elle se frotta la tête endolorie par son coup, elle serait quitte pour une bonne bosse.

Pour éviter que l’homme ne se relève, elle le poussa du bout du pied et mit en joue ses bijoux de famille avec.

« Bon, tu vas répondre à quelques petites questions maintenant. » lui lança Tiara d’un ton sans réplique.

Pendant ce temps, les trois autres tunachs attendaient impatiemment le retour de leur quatrième compagnon.

Suite des aventures de la délégation tunach

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