Post n°1
Nom : Han Daekke
Titre : Roi
Domaine : Cosino
Confession : En réalité intéressé par la religion réformatrice d'Ilmengard, Daekke prétend pourtant être l'envoyé du dieu Tsuntamari, chef du panthéon d'Ayatsako, afin de passer pour un demi-dieu aux yeux de son peuple.
BG : Hannaya Deiguk naquit dans une famille noble du Cosino. Jeune fille intelligente et fine, elle développa en revanche dès son plus jeune âge un physique très masculin. Eduquée à son juste rang, elle dévora les biographies des plus grands dirigeants de ce monde, et devint passionnée de ces récits de vie. Comme elle était laide et aussi peu fine physiquement qu’elle était vive intellectuellement, sa mère, qui la haïssait, refusa de l’initier aux pratiques de la séduction, que l’on enseigne habituellement à toutes les jeunes filles nobles. Son père, qui l’aimait d’autant plus qu’il n’avait pas eu de fils, décida de la prendre sous son aile et de l’éduquer comme son héritière légale.
Ainsi, Hannaya apprit le maniement du katana, l’équitation, le tir à l’arc, le tir au zhuge nu, la natation, le combat à mains-nues et même la politique, la rhétorique, la stratégie et l’économie, domaines interdits normalement aux femmes. Elle s’y révéla extrêmement retorse et rusée, et son père, qui la mettait au courant de tout, apprit à suivre ses conseils.
Le seigneur Deiguk obtint donc la déchéance de ses ennemis nobles, qui enviaient son pouvoir croissant, grâce aux habiles manœuvres financières et aux batailles gagnées grâce à sa fille, qu’il idolâtrait à présent. Mais les plus puissants, ayant découvert grâce à la dame Deiguk, trahissant son époux, que leur adversaire n’était si fort que grâce à son enfant, s’unir, et créèrent une loi qui ruina l’espoir du seigneur : reconnaître sa fille comme héritière.
En effet, ils interdirent le statut de seigneur aux femmes, et l’héritage du fief alla donc au cousin d’Hannaya, un jeune arrogant incompétent et corrompu, qui exigea sa main afin d’asseoir plus sûrement son pouvoir. Deiguk refusa rudement, et l’Alliance montée contre lui envahit ses terres.
Malgré son armée et les décisions stratégiques impressionnantes de sa progéniture, le grand seigneur fut tué lors d’une embuscade, et son neveu Heishu prit officiellement la tête du fief. Résistant fermement, Hannaya se résolut à tenir la capitale assiégée, où elle avait pris soin de faire des réserves suffisantes pour tenir des mois, après avoir fait ce qu’elle appela le « nettoyage ». Elle fit enfermer ou jeter dehors les infirmes et les étrangers, et fit exécuter sa propre mère, qui avait tenté de s’enfuir à la mort de son époux pour rejoindre les Alliés.
La ville tint trois mois, puis la porte de sa dernière enceinte fut enfoncée. Ce fut un massacre sans nom. Le seigneur légitime, Heishu Deilin, fit massacrer toute la garde personnelle d’Hannaya et la viola devant ses soldats, qui la maintenaient au sol. Puis il la força à l’épouser et prit le contrôle du fief de Gukko. Mais il mourut deux ans plus tard avec son tout jeune fils de un an, tous deux mystérieusement assassinés. Coïncidence étonnante, car une révolution populaire couvait alors dans tout le Cosino. Les nobles, inquiets, et connaissant les compétences de la dame Deilin, tachèrent d’obtenir des conseils de la nouvelle veuve, en échange de la direction de son fief. Elle les leur donna, et la guerre civile éclata.
A la tête des rebelles se trouvaient un certain Han Daekke, un agitateur devenu quasi-légendaire en très peu de temps : jamais les autorités ne pouvaient l’attraper, et ses discours donnaient un baume puissant au cœur de la « basse caste ». De plus, aucun signalement de lui n’était possible : il portait d’amples vêtements noirs et un masque au sourire terrifiant. Il rassembla tous les roturiers du Cosino sous une seule bannière, et déploya cette armée avec une telle dextérité tactique que les nobles en tremblèrent. Il commença à prendre les villes une par une, employant des stratégies si innovantes que jamais personnes n’y avait pensé. Les seigneurs crurent tout perdu quand la plus grande forteresse de Cosino, Gaï-Ar, fut prise par les égouts. Ils firent donc ce qu’ils rechignaient à faire jusque là : demander plus d’aide à la dame Hannaya Deiguk, qui avait repris son nom et fait interdire celui de feu son époux. Elle accepta, et refréna à leurs côtés l’avancée rebelle, montant elle-même au front. Elle reprit Gaï-Ar et d’autres importantes cités avec une aisance impressionnantes, comme si elle devinait tous les coups de l’ennemi.
Ayant repris une influence énorme sur le Cosino, elle organisa un grand concile entre seigneurs et chefs populaires, afin de décider d’un accord, qui était en fait un guet-apens préparée pour Daekke. Mais celui-ci ne se présenta pas, et il apparut que les chefs populaires avaient eux aussi préparé un guet-apens. L’affrontement fut sanglant, et aucun des chefs n’en réchappa, sauf Hannaya, qui se replia sur Gaï-Ar.
Le peuple, Han Daekke à sa tête, sans plus aucune contestation, reprit la forteresse au prix de nombreuses pertes, et l’on raconte qu’il tua Hannaya Deiguk, lors d’un duel sans témoin. Il prit le pouvoir sur tout Cosino, et s’autoproclama Roi du peuple. Les représentations diffusées du supposé combat entre lui et son ennemie Deiguk se répandirent, persuadant tout le monde de la véracité du duel. La despotique Hannaya Deiguk était tombée face au défenseur du peuple, Han Daekke.
Le seul qui savait bien que non était Daekke lui-même. Jamais il n’avait tué Hannaya Deiguk. Jamais même il ne s’était retrouvé face à elle. Simplement parce que Han était Hannaya, et Hannaya était Han.
Et, du haut de son trône sans conteste, elle lorgnait maintenant l’Empire d’Ilmengard, son voisin puissant d’au-delà de la mer.