La Guilde d'Aventuriers de Daneel

LA GUILDE D AVENTURIERS DE DANEEL

DESCRIPTION DES LIEUX

Le siège de la guilde d'aventuriers a été aménagée à partir de la propriété connue sous le nom de "Cabanon des Brawen". De taille modeste, il est situé dans le quartier proche de la porte du levant. Au dessus de l'entrée, une récente enseigne identifie le bâtiment.

Durant les heures d'ouverture, la porte reste grande ouverte hormis durant les mois les plus froids de l'année. Le visiteur, passant le seuil, se retrouve dans la salle de guilde, vaste pièce occupant la plus grande partie du bâtiment. Plusieurs tables sont dispersées dans la pièce dont les murs sont, bien que relativement nus, habillés avec goût de couleurs vives. Quelques cadres disposés à intervalles réguliers contiennent diverses informations.

Au fond de la pièce et situé exactement en face de la porte se trouve un grand bureau en bois dont la surface est recouverte de velours rouge. D'une hauteur de 60 pouces, long d'environ deux toises, il comporte comme signe distinctif deux magnifiques chandeliers en or massif dont l'éclat ressort vivement dans cet environnement rouge. Assise sur un haut tabouret, Roxie attend les visiteurs afin de répondre à leurs demandes.

Ce lieu n'est pas uniquement réservé à la stricte relation Guilde-client. Il sert aussi de lieu de réunions aux aventuriers, de passage ou résidents, à la recherche d'une mission, de renseignements, ou simplement attendant une nouveauté.

A quelques pas du bureau, une porte mène dans l'arrière salle, lieu réservé aux dirigeants de la guilde, à savoir Daneel, Roxie et les frères Brawen.

FONCTIONNEMENT

Le fonctionnement général des guildes d'aventuriers est décrit dans l'encyclopédie impériale ilmengarde:

Citation :: Une guilde d'aventuriers est un regroupement de personnes, souvent des mercenaires même si toutes les professions peuvent en faire partie. Elles sont situées dans les plus grandes villes de l'empire.

Toute personne peut demander à y adhérer en échange d'une cotisation annuelle. Cette personne pourra alors se voir confier par la guilde des missions. Ce n'est pourtant pas un concept d'employeur-employé. Un mercenaire se trouvant en ville sans emploi pourra demander à sa guilde si des missions ont été déposées. Selon son expérience, la guilde pourra alors lui attribuer des tâches que des clients ont demandées. Une partie du salaire est conservée par la guilde.

La notion d'expérience est importante. Un nouveau venu ne se verra pas confier par exemple, sauf cas exceptionnel, d'escorter le transport d'un bijoutier.
Hormis les mercenaires vivant au sein de compagnies militaires, la plupart sont donc affiliés à plusieurs guildes afin de pouvoir obtenir des missions quelque soit leur position géographique dans l'empire.

Ils se préfèrent le nom d'aventuriers pour se différencier des mercenaires des compagnies dont le seul emploi est bien souvent la guerre.

Certaines guildes peuvent se spécialiser, renseignements, escortes, gardes du corps, messagerie, même si toutes acceptent en général n'importe quel type de mission.

Si une mission ne rentre pas dans leur champ de compétences, elles indiquent moyennant finances quels confrères peuvent répondre à cette demande.

La guilde de Daneel est spécialisée dans l'art au sens large. Oeuvres d'art, littérature, ouvrages historiques et bien d'autres domaines entrent dans son champ de compétence.

Chaque demande fait l'objet d'un contrat spécifique précisant explicitement ce que recherche le client et les modalités de paiement. Chaque partie conserve un exemplaire du contrat.

La guilde réfléchit constamment à la création de contrat type pour simplifier les négociations avec les clients n'ayant pas de demandes extravagantes. Néanmoins, le nouveau venu ne se verra pas proposer toutes les formules existantes, certaines restant réservées aux habitués, ou aux personnes recommandées.

Mode de paiement et contrats types

Si le paiement en bon et pesant or est le moyen le plus standard, un système de troc peut être utilisé, notamment avec des visiteurs étrangers pouvant posséder des objets difficilement trouvables par un Ilmengard.

Le contrat standard consiste en un paiement à la livraison de la commande, dans le cas où le produit n'est pas en stock. Une avance pourra être réclamée dans le cas où un investissement conséquent de la guilde est nécessaire.

Les clients moins aisés et de bonne réputation auprès des dirigeants de la guilde peuvent se voir proposer une remise non négligeable. En contrepartie, le client devra lui-même se déplacer chez le fournisseur une fois sa commande disponible.

Enfin, une rumeur circule sur un type de contrat particulier mais qui ne serait que rarement proposé. Il aurait la particularité d'être accessible aux bourses les plus plates...

D'autres contrats existent sans aucun doute, mais ils manquent soit de la popularité soit du mystère des précédents pour être détaillés ici.

COMPTOIR DE LA CONNAISSANCE

Ce lieu a également été choisi pour être le comptoir de la connaissance de la capitale blanche.
Un comptoir de la connaissance est quelque chose d'apparence simple, mais d'aucuns suspectent quelque chose de plus complexe derrière la récente multiplication de ces derniers.
Quoiqu'il en soit, le choix de la guilde est somme toute logique au vu de sa spécialité.
Un comptoir de la connaissance rachète principalement des livres, mais peut aussi accepter des tableaux, et partitions musicales, etc.
Le prix dépendra du "pouvoir culturel" de la création. Dans des cas extrêmes, il est même possible que se soit le vendeur qui doivent débourser pour pouvoir diffuser sa création par le réseau des comptoirs.

Spoiler:

Post N°4

Précedemment

Entendant de la visite, Roxie releva la tête, pour voir arriver quatre pauvres malheureux visiblement pas du coin.

« Hum… euh… bonjour gente dame. Mes compagnons et moi venons de… Nous sommes en visite dans cette majestueuse capitale et souhaiterions ramener des souvenirs de notre périple. Posséderiez-vous des œuvres d’art ilmengardes pouvant supporter un long voyage et reflétant la beauté, le sens artistique et le savoir-faire de l’empire ? »

Roxie avait un talent naturel pour agir comme si chaque client était important. C’était un talent rare qu’elle usait sans s’en rendre compte mais dont Daneel était parfaitement conscient et qui le satisfaisait pleinement.

Oh mes pauvres chéris, j’ai l’impression que tout n’a pas été plaisant dans votre séjour. Venez, installons-nous à cette table libre, et discutons affaires.

Alors, pour votre demande, laissez-moi réfléchir… Je crois que des peintures seraient le mieux. Une fois arrivés chez vous, vous n’aurez qu’à les dérouler et les faire encadrer. Ça prend peu de place, ça pèse rien et c’est très joli. Vous pouvez aussi opter pour des tapisseries. C’est plus lourd mais ça décore plus. Et puis, c’est moins cher et s’adresse à un public moins connaisseur.

Petite pause de Roxie pour laisser à ses clients le temps de réfléchir à ce qu’elle proposait. Elle en profita pour regarder plus attentivement à qui elle avait à faire. Un groupe disparate pour le moins avec une jeune femme qui ne semblait pas ravie. La vraie chef ? Au vu de leur profil, peut être pourrait-elle leur proposer un panel de possibilités plus large…

Quel est votre budget ? Comme vous êtes des étrangers, je peux accepter des objets de votre culture plutôt que de l’argent. Mais uniquement si l’objet en question est difficile à trouver dans l’empire.
Sinon… Vous ne semblez pas rouler sur l’or mes trésors.

Roxie réfléchit à quels mots utiliser. Comme lui avait fait remarquer le souverain du désert, il n’était pas bon parler de certaines choses de façon maladroite.

Ecoutez… Si vous n’avez que peu de moyens, je peux vous indiquer l’un de nos fournisseurs sur votre chemin et vous fournir un guide. Le prix global sera moins cher mais ça vous oblige à vous déplacer. Mais selon votre destination, ça peut être préférable.

Roxie était satisfaite. Pas besoin de préciser que le fournisseur était beaucoup plus certainement un receleur. La proposition pouvait donc sembler parfaitement légale et ils n’avaient pas besoin de connaître les modes d’approvisionnement pour acheter. Et puis, dans les contacts de la guilde, il y avait de vrais fournisseurs parfaitement honnêtes.

Elle se demandait à quel point ces pauvres hères poussiéreux étaient malheureux et sans le sous. Devait-elle leur proposer plus ? Après tout, de pauvres étrangers, une fois chez eux, seraient surtout contents d’avoir des souvenirs.

Si vous êtes vraiment sans un sou, il existe une dernière solution mes choupinous, qui vous demandera de participer physiquement en compensation. Par contre, si vous optez pour cette méthode, il me faudra certaines garanties…

Voilà ! Avez-vous des questions ? Quelle formule et quels souvenirs choisissez-vous alors ?
Je retourne à mon bureau, quand vous vous serez décidés, faites-moi signe.

Maître de Jeu Titre : Reine Barbare

Post n°15
Délégation tunach n°12

Tholème allait répondre à la belle rousse concernant son choix lorsqu’elle reprit la parole. A chaque fois qu’elle s’arrêtait pour reprendre son souffle, il s’apprêtait à parler. Mais, elle recommençait. Aussi, lorsque Roxie eut enfin terminé de discuter, pour le moment, il fut surpris par Ellya.

« D’la tapisserie ! Bah, qui voudrait acheter des tapis pour les murs ? Ca sert à rien ces machins-là. Comme si on marchait sur les murs. Ah !, intervint la Veles, méprisante. »
« Calme-toi Ellya. Ca ne sert aucunement d’insulter ainsi notre hôte et ses arts. »
« C’est pas mon problème si tu veux ach’ter d’la camelote, mais ne compte pas sur moi pour t’aider. »
« Nous ne sommes point ici pour acquérir de l’art imengarde de moindre qualité, Ellya. Notre hôte se contente de nous proposer ce qui correspond le plus à notre demande. Pourtant, je dois reconnaître que l’idée de la tapisserie ne m’enchante guère. Seulement, il faut prendre en compte le fait qu’il s’agit tout de même d’œuvres typiquement ilmengardes. »
« Ouais, et qui c’est qui va devoir les porter tes tapis muraux ? Tu crois qu’on va rentrer chez nous en nous asseyant d’sus et en volant jusqu’au palais ? Ah ! »
« Les yacks pourront les transporter. Mais, je conviens qu’il s’agit d’un article quelque peu encombrant. C’est bien dommage, car je pense qu’Ahna aurait pu apprécier d’obtenir une ou deux tapisseries. »
« Ouais, bah, c’est réglé. On prend pas ces trucs horribles et bizarres. »

L’ambassadeur tunach avait oublié Roxie, qui heureusement se trouvait assez loin, suite à sa joute avec Ellya. Mais, celle-ci s’achevant, il se rappela le lieu où il se trouvait. Il rougit de gêne.

« Veuillez nous excuser gente dame de la hausse de ton de notre échange et des propos que nous avons tenus. Nous ne voulions aucunement vous déranger et rabaisser vos œuvres d’art. »

Puis, tandis que Tholème se répandait en excuses, Ellya se remémora les paroles de Roxie. Celles concernant le paiement.

« Et pour payer, comment qu’on va faire ? On a pas d’or. Elle a proposé qu’on la paye en participant physiquement. Mais, je sais c’que ça veut dire. Je ne laisserai personne me toucher comme ça ! »
« Calme-toi Ellya. Je suis sûr que notre hôte ne parlait point de cela en proposant cette méthode. De toute façon, elle a aussi proposé que nous procédions par échanges. Une de leur œuvre contre une des nôtres. »
« Quoi ?! Tu voudrais que j’échange mon collier contre une de leurs breloques ? Il faudra me passer sur le corps ! »

En pensant à son collier, la Veles pensa bijoux. Puis, à cadeaux. Et donc, à ce qu’ils avaient emmené avec eux pour le mariage avorté.

« Ah ! Mais on peut échanger leurs machins contre les cadeaux qu’on devait donner à la princesse. »
« Mais… ce sont des cadeaux, réagit horrifié le copiste. On ne peut vendre des présents. »
« Et pourquoi ça ? Elle en a pas besoin l’autre. Elle s’est barrée de toute façon. »

Le tunach prit le temps de réfléchir un instant. Il dut concevoir qu’ils ne pouvaient agir autrement. Ils n’avaient aucune autre monnaie d’échange à présent. Leur reine, prévoyante, leur avait confié une bourse d’or ilmengarde à leur départ, mais elle se réduisait à présent à peau de chagrin.

« Je l’admets, nous n’avons pas d’autre possibilité. Seulement, nous ne les avons pas avec nous en ce moment même. »
« Ben, y’a qu’à aller les récupérer. C’est pas plus compliqué que ça. Tss. »
« Ah oui, tu as raison, admit Tholème déçu par son manque de sens pratique. »
« Bon, c’est réglé. Tiara et Asteh (Ellya s’était souvenue de leur nom) vous retournez chercher les cadeaux qu’en sont plus. Et ramenez les yacks aussi. Comme ça on aura pas besoin d’nous trimballer avec nos achats. »
« Compris, répondit succinctement Tiara avant de partir. »

Aussitôt les deux myosites sortis, Tholème se rapprocha du bureau de Roxie. Il ne put s’empêcher de la dévisager. Même si sa beauté ne rivalisait pas avec celle d’Ahna, elle avait un charme indéniable. Une sorte d’aura animale. Il avait l’impression d’être une proie prise dans un piège inextricable. Il sourit béatement. Cela n’échappa à Ellya. Elle se contenta d’un sourire moqueur et mauvais fugace.

« Nos compagnons sont partis chercher de quoi, je le pense, vous satisfaire afin de payer nos futurs acquisitions, parvint à dire le copiste ayant repris contenance et s’étant libéré de l’emprise de la rouquine, temporairement. Nous sommes cependant désolés, mais nous allons refuser votre offre concernant les tapisseries. Par contre, serait-il possible d’en savoir davantage sur les diverses peintures que vous proposiez ? Pourrions-nous en voir par la même occasion ? De même, auriez-vous d’autre type d’œuvres d’art à nous proposer ? J’apprécierai grandement pouvoir rapporter davantage que des peintures, qui je le sais seront magnifiques, à Ahna. Je vous remercie par avance de tous ce que vous faites pour nous, rajouta Tholème. »

La tunach ne put retenir un roulement des yeux. Elle détestait la façon de Tholème de toujours se rabaisser et d’en faire trop. Elle devait pourtant admettre qu’il arrivait souvent à ses fins ainsi. De plus, il ne semblait pas embêter d’agir ainsi. C’est ce qui la mettait le plus en rogne, qu’il puisse le faire en aimant cela, même inconsciemment. Mais, ce qui l’énervait plus encore, c’était d’être préoccupée par la façon d’être du copiste.

Post N°5

L'homme avait visiblement du mal à se concentrer, ce qui n'échappa évidemment pas à Roxie, pas plus qu'elle ne doutait de la cause des perturbations. Elle, des hommes, elle en avait vu d'autres, et il en faudrait plus pour qu'elle s'éloigne de sa mission.

Mon lapin, ça ne va pas être facile d'être précise tant que je n'aurai pas vu exactement ce que tu as à me proposer. Donc, pour le paiement, j'attendrai que tes amis reviennent.

Et pour les objets, la question est plutôt que voulez-vous? Sculptures, sur bois ou sur pierre, poterie… Notre métier, c'est de trouver ce que le client désire. Et ici, nous n'avons pas de stock, nous ne sommes pas un magasin.

Roxie rit.

Pour le type de contrat, vous semblez vous orienter entre la première et la seconde option. Si vous rentrez chez vous dès vos achats fait, la seconde est probablement plus intéressante.

Maître de Jeu Titre : Reine Barbare

Post n°16
Délégation tunach n°13

Tholème fut décontenancé et rougit à nouveau lorsque Roxie l’affubla du charmant sobriquet de "mon lapin". Puis, elle porta un nouveau coup en lui demandant ce qu’il voulait comme art ilmengarde. Finalement, elle l’acheva en lui reparlant des différentes options s’offrant à lui.

Le copiste aurait pu gérer chaque évènement séparément. Seulement, ils étaient venus d’un coup. Et, lui, habitué à ce que tout se fasse progressivement, ordonnément, fut submergé.

Heureusement, la façon d’être chaotique d’Ellya le sauva. Ephémèrement, tout du moins. Plus tard, il le regretterait probablement.

« Eh, Tholème, respire ! Tu vas pas nous claquer entre les bras maint’nant, non ?, s’exclama la Veles en donnant une bonne claque dans le dos de son compagnon. Bon, alors, l’plus simple, c’est qu’on va réfléchir, et quand j’dis on, c’est toi qui t’y colle Tholème, à c’qu’on veut pendant qu’les deux autres se ramènent. Puis, tu nous dis si t’as ça ou alors où qu’on peut l’avoir. De préférence sur not’route. »

Une heure passa. Approximativement.

Heure pendant laquelle, Roxie avait vaqué à ses occupations sans pour autant montrer du désintérêt envers ses potentiels clients. Temps que passa Tholème à réfléchir aux œuvres qui siéraient le plus à la princesse. Ellya, elle, se contenta de ronger son frein, faisant les cent pas, grognant, jurant à mi-mot, pestant contre la lenteur des deux myosites, bref, vitupérant sa haine habituelle.

Enfin, les deux accompagnateurs et les yacks étaient arrivés. Ces derniers portant la possible monnaie d’échange.

L’aller fut ardu, le retour tout autant. Le pire fut l’entre deux. La récupération des montures et de leur chargement. Les deux myosites tombèrent sur un palefrenier récalcitrant et buté. Mais, la menace physique le rendit à défaut d’être amical plus coopérant et preste. Porter la main, et pas que, une arme par exemple, contre un ilmengarde aurait pu se terminer en incident diplomatique. Mais, le couple s’en fichait, et qui allait plaindre et défendre un pauvre et insignifiant serviteur.

« Ah, enfin ! On a failli attendre. Non, on a attendu, et trop longtemps en plus !, ne put s’empêcher de se plaindre Ellya. Bon, maint’nant qu’ils sont là, tu peux dire c’que tu veux Tholème. Et vous deux, sortez les trucs qu’on d’vait offrir à l’autre ! »

Le ton autoritaire et colérique de la servante de l’amour fit son office. Le copiste commença à réciter sa liste tandis qu’Asteh et Tiara sortaient un par un, les anciens dons matrimoniaux. Un collier en or orné d’émeraudes, saphirs, topazes, rubis et diamants. Une chevalière arborant le symbole de Lulyane, un cœur formé par deux dents ou griffes. Une cassette en bois ouvragée, cerclée de fer doré. A l’intérieur, diverses bagues en or ornées de pierres ou non. Une dague en fer dans son fourreau sans fioriture tranchant avec le reste des cadeaux. Puis, encore d’autres. Il y en avait en tout deux sacs en cuir de yack bien remplis. Remplis principalement de bijoux.

« Alors, commença Tholèma la voix mal assurée, je… on… nous désirerions obtenir une sculpture du palais. Le matériau importe peu dès l’instant où l’on sent la passion et le détail dans l’œuvre et que cela est aisément transportable. Une autre de la capitale si possible serait apprécié à sa juste valeur aussi. Puis… une peinture représentant la beauté, une autre l’amour et une autre encore la bonté. Ensuite, une œuvre typiquement ilmengarde. Vous devez savoir ce que cela peut être davantage que mon humble personne ignorante de votre culture. De plus, j’avais pensé à des ouvrages littéraires de vos auteurs dits classiques de préférence de bonne facture. Je pense que c’est tout. Ah non !, s’exclama le tunach. J’ai ouï dire que vous transformez des fruits en boissons aux effets étonnants. Je ne me remémore plus le nom malheureusement. Je subodore qu’Ahna devrait grandement apprécier ce breuvage inconnu. Finalement, je pense que cela devrait suffire. A moins que vous n’ayez d’autres idées à nous suggérer… hum, noble dame. »

Le déballage se termina peu après la fin de l’énumération de l’ambassadeur.

« Y-a-t-il matière à monnayer vos services et ce que vous nous trouverez parmi ce que nous possédons ?, demanda avec une pointe d’inquiétude Tholème. »

Ellya poussa un soupir dédaigneux en levant les yeux au ciel. Elle savait pertinemment que oui. Elle était une femme et Roxie aussi. Elle savait que nulle femme ne pouvait rester insensible ou inintéressée devant tel étalage de bijoux et joyaux. Même si elle le cacherait, la Veles sentait que la rousse n’aurait rien contre le fait de faire sien leurs désormais anciens cadeaux.

Post N°6

Ils étaient riches...

L'argent ne serait pas un problème, c'était clair. Le problème serait plutôt l'inverse, trouver assez de choses à leur vendre.

Roxie réfléchissait à toute vitesse. Beaucoup de personnes, de l'honnête marchand au receleur patenté pourrait leur fournir des œuvres d'art. Mais devant tant de richesses, ne leur présenter qu'un interlocuteur pourrait presque être assimilé à un manque de professionnalisme.

Dans sa jeunesse, Roxie avait vu des marchés se monter spécialement à l'attention de certains nobles, pourquoi ne pas faire ainsi avec ces prestigieux visiteurs? En plus d'être rentable, ça pouvait être bénéfique quant à leur réputation.

Oui mais voilà, tout ceci ne s'organiserait pas en un tour de main.

Dites moi, c'est pas courant des grosses montures poilues comme vous avez là mes chéris! Ça doit pas avancer très vite, mais ça n'a pas l'air effrayé par porter beaucoup de bagages.

Donc, si le lieu de rendez vous est loin, et qu'un messager part devant avec une bonne monture, il y aura le temps d'organiser un petit marché…

Alors, voilà ce que je peux vous proposer. Déjà, m'indiquer votre chemin sur une carte… Là, sur cette carte là. Ensuite, vous gardez vos bijoux. Vous sortez de la ville et attendez devant les portes. Vous savez où dormir? Je peux vous envoyer quelqu'un aux portes de la ville demain matin qui vous conduira à des personnes possédant des objets susceptibles de vous intéresser. Vous les paierez directement et elles me reverseront une commission.

Cela vous va-t-il?

Peut être trouver quelqu'un pouvant estimer et racheter leurs bijoux et l'envoyer sur place également.

Roxie sourit. D'humeur relativement joyeuse en toutes circonstances, elle était pour le moment assez contente d'elle.

Maître de Jeu Titre : Reine Barbare

Post n°18
Délégation tunach n°14

Roxie parla des yacks, rapidement, désignant vaguement l'endroit où ils attendaient. Une remarque cinglante mourut sur les lèvres d’Ellya lorsque Tholème lui fit signe de ne rien dire. Grand bien lui prit, la marchande d’art n’avait pas fini.

C’est qu’il commençait à bien la connaître, la Veles et son sale caractère. Quelques jours seulement avaient suffi à ce qu’il reconnaisse les signes annonciateurs de paroles blessantes et provocantes de la tunach. En même temps, ils étaient tellement nombreux que seul un aveugle, voire un sourd, ne les aurait reconnus.

Mais, la rouquine, elle, ne les connaissait pas. Aussi, lorsqu’elle se mit à parler de carte, un mot et concept inconnu de la furie pour le moment silencieuse, cette dernière fulmina. Intérieurement, au grand bonheur de l’ambassadeur qui ne s’attendait aucunement à une telle retenue.

Pour une raison inconnue, il vit Ellya s’éloigner rapidement et sortir brusquement. Il put entendre un hurlement à peine assourdi. Ce fut suivi par moult jurons.

Surpris, Tholème se reprit cependant rapidement. Il avait une affaire à traiter, même si ce n’était pas tout à fait son rayon. De toute façon, indiquer un itinéraire sur une carte était dans ses cordes.

« Oh ! Très bel ouvrage ! » s’exclama-t-il en voyant la carte.

Il est vrai qu’il n’avait que rarement eu l’occasion d'en voir, les tunachs n’ayant jamais cartographié leur territoire. Et, celles qu’il avait eues entre les mains étaient pour la plupart de très mauvaise qualité. Aussi, lui fallut-il du temps pour s’habituer à la carte.

Tholème montra donc le chemin qu’ils pensaient emprunter pour leur retour. Celui-ci suivait le cours de l’Ilmenia, le remontant. La route passait par le duché d’Uzas, puis la baronnie de Vusgrod, la traversant de part en part, pour enfin remonter au nord et rejoindre Tunachximal.

« Voilà ! Ce doit être le trajet que nous comptons suivre si je n’ai point fait d’erreur. Et, concernant nos montures, nous les nommons yacks. Il est vrai qu’elles sont très robustes et malheureusement lentes. Cependant, elles sont plus que courantes chez nous. C’est l’un des rares animaux à résister aussi bien au froid… Hum, je m’égare un peu, je m’en excuse. Cela dit, votre proposition me sied. Je l’accepte donc avec joie. Nous attendrons donc votre guide demain aux portes de la ville dès l’aube. »

Tholème salua la jeune femme en se courbant légèrement puis se dirigea vers la sortie afin de retrouver Ellya. Pendant ce temps, les deux accompagnateurs remballaient la marchandise.

« Au revoir, gente dame. Nous vous remercions pour votre accueil professionnel et chaleureux. » rajouta l’ambassadeur en s’arrêtant sur le pas de la porte.

Puis, ce dernier entendit une rumeur grandissant à l’extérieur. Une intuition lui souffla qu’Ellya en était la cause.

Suite des aventures de la délégation tunach

» Daneel, homme libre