Delfina Comtesse d'Elduyr
Age : 25 ans
Neutre
Caractéristiques : Fille cadette du Comte d'Elduyr, elle n'était pas destinée à lui succéder et ne doit son titre qu'au parricide de son frère. Elle le tenait au secret dans un cachot et depuis son évasion, elle met tout en œuvre pour le retrouver et le détruire.
| Sujet: Libération indésirée Ven 24 Sep - 15:05 | |
| Delfina descendait des escaliers chichement éclairés par la torche que le gardien tenait devant lui. Elle discernait difficilement les marches recouvertes de moisissures dues à l’humidité sur lesquelles elle posait le pied. Sa progression difficile sur cette surface glissante la menait dans les sombres profondeurs d’Elduyr.
Avec soulagement, elle entendit ses bottes claquer sur la pierre ferme, arrondie, dépourvue des pièges qu’elle venait d’affronter. La comtesse avançait bruyamment, l’écho de ses souliers se réverbérant dans le couloir qu’elle traversait. Elle passa devant des portes épaisses en bois massif percées d’une ouverture munie de barreaux à hauteur d’homme de la taille d’une tête humaine. Des gémissements s’échappaient de certaines d’entre elles.
Le porteur de la lumière s’arrêta devant la dernière porte. Il invita la comtesse à observer celle de droite. Elle comprit de suite pour quelle raison on l’avait dérangée et demandée instamment en ces lieux. La porte gisait au centre de la cellule, arrachée violemment de ses gonds. Et, bien évidemment, l’occupant de la petite pièce s’était volatilisé.
Delfina était très ennuyée. L’homme qui jadis croupissait dans cet endroit était dangereux. Il s’agissait d’un violent révolutionnaire luttant contre le pouvoir oppressant le peuple. Cet homme avait attenté à la vie d’Irvin, le père de Delfina. Il avait réussi sa tentative, hissant par la même occasion la jeune femme au rang de comtesse.
Sa première action avait donc été de faire appréhender l’assassin. Il avait fallu une demi-année pour le retrouver et l’arrêter. Le fauteur de troubles s’était enfuit dans les marécages bordant la capitale. Il n’était resté enfermé que deux ans. Années pendant lesquelles il ne fit que répéter les mêmes mots lorsqu’on lui demandait pourquoi il avait agi ainsi. « Pour le peuple ! » hurlait-il avec conviction, même après une séance de torture.
La comtesse serra les poings en imaginant que ce monstre était à nouveau en liberté. Libre de pouvoir attenter à ses jours. Il fallait donc le remettre derrière les barreaux, mais plus solide cette fois, ou alors supprimer le problème définitivement. Elle aurait dû le tuer lorsqu’elle en avait eu l’occasion. Seulement, elle ne pouvait se résoudre à faire tuer son frère.
« Faites réparer cette chose ! » ordonna-t-elle au garde. « Faites aussi diffuser une annonce pour capturer ce fugitif. Indiquez qu’une récompense de 100 écus est offerte pour celui qui le ramènera vivant. Mais, si quelqu’un le tue, il sera exécuté sur la place publique. » « Bien madame la comtesse. » répondit servilement son interlocuteur en sifflant intérieurement en pensant à la somme énorme offerte pour la capture du prisonnier échappé. « Et cherchez ce qui a pu détruire cette porte. Je ne connais rien qui aurait pu la réduire dans ce triste état aussi facilement. Amenez-moi aussi celui qui était de quart lors de l’incident. »
L’homme partit de suite, emportant avec lui la seule source de lumière. La comtesse se retrouva donc dans les ténèbres. Elle n’en fut pas effrayée, accueillant à bras ouverts la noirceur qui l’enveloppait. Le souffle des respirations rauques des prisonniers l’apaisaient.
Elle savait qu’elle avait définitivement perdue son frère et que rien ne pourrait le ramener à la raison. Une exécution publique lorsqu’il serait de retour aurait été un spectacle agréable, mais nuirait à la réputation de sa famille. Seules de rares personnes savaient que le fugitif était un membre de sa famille et ce qu’il avait fait.
En attendant que le garde revienne apportant avec lui la lumière nécessaire pour se mouvoir en ces lieux, elle réfléchit à ce qui lui faudrait faire par la suite. | |
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