Description du Comté de Kalimanon

Kalimanon, terre de brumes perpétuelles. Triangle marécageux coincé entre deux rivières. La Serpentine, flot remuant qui ondule dans la lande, vient s’y jeter dans la Louarh, onde majestueuse et placide qui charrie les galets arrachés aux Aiguilles Blanches. Elles se réunissent à la pointe du marais pour aller grossir ensemble les eaux larges du fleuve Rutgard.

Ici, le temps est humide. Glaçant jusque sous la fourrure en hiver, poisseux en été, mais toujours humide. Un brouillard épais enveloppe continuellement la pointe des deux courants où est bâtie la cité de Kalimanon, bourgade sombre et malsaine. Le piètre château qui s’élève au-dessus des toits grisâtres n’a qu’un avantage : celui d’être le plus près de la Capitale Grise. Et c’est naturellement là que les Seigneurs de Kalimanon ont choisi de vivre, désertant leur forteresse insalubre pour se pavaner dans les couloirs luxueux et confortables de l’ArchiPrince, celui qu’ils ont choisi pour maître.

Le climat nauséabond et les maladies nombreuses ont donné aux habitants du Fief un caractère acre et difficile. L’étranger n’est jamais le bienvenu, comme si on le jalousait de n’être que de passage et d’avoir le choix de pouvoir quitter cet enfer pestilentiel et néfaste.

Il n’y a pas de production industrielle sur ce sol boueux, tout juste arrive-t-on à élever quelques animaux dans les maigres interstices herbeux que le marécage laisse effleurer de loin en loin. Pour tout le reste, notamment les quantités de nourriture que la terre ne suffit pas à produire, Kalimanon dépend de ses importations, payées grâce aux largesses de l’ArchiPrince qui subventionne à grands coups de pièces d’or la fidélité successive des sires du Comté.