[QL: Un foyer pour une orpheline] 3-L'installation au refuge

Post N°5

Jimz ri devant la fougue et l’enthousiasme de la jeunesse.

Malheureusement, je crois que Mourfy ne soit que trop heureux de laisser la main et de devenir l’assistant de quelqu’un. Nul doute qu’il arpenterait les allées du refuge de manière beaucoup plus sereine. Suivez moi, et bienvenue au refuge.

Jimz entraîna Dexert à sa suite à travers la ville. Celle-ci se divisait en deux niveaux, ville basse et ville haute, séparée par une épaisse muraille. La cité était presque déserte et il n’y avait aucune différence de statut entre les diverses parties.

Vous pourrez choisir le logement disponible qui vous plaira. Comme nous disposons de peu de moyens, le loyer et le repas sont en général prélevés directement sur votre salaire. En retour, tous les travaux et les services sont pris en charge par notre communauté.
Si vous économisez, vous pourrez par la suite acquérir votre logement.

Ils passèrent sous la muraille, large de plus de deux toises et découvrirent la ville haute. La pente était assez raide et le rythme de marche de fait, était plutôt lent.

Concernant l’approvisionnement, nous avons un groupe de chasseur, parfois deux quand les trois personnes qui vous ont amenées ici sont présentes. Vous pourrez les accompagner lorsque vous aurez besoin d’aller chercher les ingrédients dont vous avez besoin.
Le climat de la vallée est relativement clément, sauf au plein cœur de l’hiver et la terre est fertile. Néanmoins, nous n’avons pas pour le moment installé des fermes à l’extérieur pour la simple raison que nous n’avons pas de fermiers.

La communauté en était encore à ses débuts et Jimz avait plusieurs tâches qu’il gardait pour quand il aurait la main d’œuvre disponible. Et voilà qu’ils arrivaient. Les maisons avaient laissé place à une vaste place avec, au bout, le monument qui était au centre de leurs activités, les écrasant de sa masse sombre. Ils s’arrêtent juste devant ses vastes portes, de deux toises et demie de haut qui était laissées ouvertes toute la journée.

C’est à l’intérieur que se trouvent la cuisine et la salle commune. Nous continuons ?

Post N°6

- C'est énorme !... Oui, bien sur, avec joie. Mais avant, je voudrais admirer la vue.

En me retournant, je voyais les nombreux toits qui se surplombaient mutuellement. Quelle vue ! Quelle impression de grandeur, d'immensité lorsqu'on regarde au loin. La forêt est visible d'ici et je comprend pourquoi nos ancètres ont choisit ce lieu comme place forte. Je ne vois qu'un côté mais je suppose qu'il en est de même pour tout le reste de la ville. On voit loin, très loin. Superbe ! Simplement superbe. Le lieu est beau, ne reste plus qu'à savoir si le métier et l'environnement humain sont bons maintenant.

- Merci, c'est une vue magnifique. Nous pouvons continuer si vous le souhaitez.

Post N°6

Jimz profita de cette pause pour lui aussi admirer la vue. Il ne le faisait pas souvent, trop de choses à faire. Pourtant, ce plaisir simple ne prenait pas très longtemps et fortifiait l’esprit, réaffirmait la volonté. Parfois, même les érudits devaient savoir reconnaitre la sagesse des jeunes gens. Il inspira profondément l’air frais et pur de la montagne, puis, quand Dexert fut prête, il entra dans le cœur de son domaine par une porte dont il ignorait pourquoi on l’avait faite si grande. Mais, ironisa-t-il, si elle eut été moins grande, toute la face du refuge en aurait été changée.

Immédiatement après être entrés, ils prirent à main gauche et descendirent un escalier.

Il y a un vaste complexe souterrain que nous utilisons principalement pour tout ce qui n’est pas directement lié à la culture. L’envers du décor, ouvert aux seuls habitants, même s’il y a encore du chemin avant que nous ne recevions des visiteurs en quête de connaissances et de réponses.

Ils traversèrent une vaste salle occupée par de longues tables encadrées de bancs. De diverses tailles, les plus petites pouvaient accueillir sans problèmes plus d’une vingtaine de personnes.

Nous ne pouvons pas dire que nous manquons de place ici. Il y a entre vingt et quarante couverts par repas. Pas réellement d’horaire même s’il y a évidemment des heures de pointe. La nuit, un chaudron est laissé sur de légères braises au cas où certains rentreraient tard d’une expédition.

L’extrémité de la salle, qu’ils avaient fini pas traverser, était percée d’une porte de taille humaine tandis que le mur comportait plusieurs volets en bois, pour le moment refermés. Lorsqu’ils pénétrèrent dans la pièce suivante, ils découvrirent qu’elle ne contenait qu’un seul occupant.

La cuisine, et Mourfy, dont vous avez déjà entendu parler. Mourfy, je te présente Dexert, cuisinière expérimentée. Je te place à son service. Elle t’aidera à t’améliorer et prendra la responsabilité de ce qui sera servi aux clients. Aide la à prendre ses marques et à considérer cet espace comme sien.

Dexert, si vous n’avez pas de questions, je vais vous laisser faire connaissance avec ce lieu. Si vous avez besoin de moi, vous me trouverez à mon bureau, Mourfy pourra vous l’indiquer.

Post N°7

Eh bien, dans quelle situation délicate je me trouve moi. Il n'a pas l'air méchant mais pas vraiment accueillant. J'ai devant moi, un géant qui me dépasse de plus de deux têtes, son corps est costaud. Il est assez difficile de garder la ligne dans ce métier, il doit donc chasser ou exercer une activité qui le maintient en forme. Son visage est tracé par des traits durs, il n'a pas l'air d'avoir eu dans sa vie que des jours heureux. Son regard ne reflète pas une grande intelligence mais à l'air de me juger et me lancer des défis . C'est vrai que Jimz m'a présentée comme son chef. C'est sûr que ça doit pas être évident pour lui, il est là depuis le début et la petite nouvelle va lui prendre sa place. Il va falloir jouer finement pour le rassurer et le convaincre que je suis une gentille.

- Bonjour Monsieur Mourfy. Je tiens à être claire tout de suite, je ne suis pas là pour vous remplacer. J'aime cuisiner, j'aime mettre la main dans la soupe, j'aime trouver de nouvelles recettes et par dessus tout j'aime faire plaisir aux gens. Je vous le répète, je ne veux pas vous remplacer. Jimz a parlé de supérieur, je ne vois pas la situation comme cela. Pour moi, nous sommes complémentaires, nous devons connaître des recettes différentes, des techniques différentes. Nous pouvons beaucoup apprendre l'un de l'autre. Il n'y aura pas de chef entre nous. En tout cas dans ma vision des choses.

- Ah bah non alors ! Moi ca me va pas !

Oh non, qu'est ce qui ne va pas ? Il ne veut pas de moi, j'aurais pas dù commencer comme ça !

- Qu'est ce que...

- Chut, laisse moi causer.

- Heu, d'accord.

- Moi j'en veux bien un de chef. Je commence à en avoir marre de tout faire tout seul. Et pis même si Jimz me dit le contraire, je sais bien que ce que je fais est pas bon, je suis pas bête, j'entend les autres parler.

- Mais non, je suis sûr que...

- Chut, laisse moi parler, t'as beaucoup parler toi, pour rien dire en plus, à moi maintenant.

- ...

- Bien. Si c'est toi qui fait à manger, j'aurai moins de travail et je commence à en avoir marre de toujours préparer des patates et de la soupe. Donc c'est bien que tu sois là. Ca va me faire des vacances. Tu vois là, c'est l'endroit où je passe tout ma journée, devant le bac à eau. Je lave des patates. J'en ai marre.

Profitant de l'occasion :

- Et vous n'avez qu'un bac à eau ?

- Non, y'en a un autre dans la cuisine annexe, viens voir.

La glace fissurée, en comprennant que je m'interresse à lui et ses conditions de travail, il me laissa pénétrer dans son monde. La visite dura plus d'une heure. En conclusion, point de vue matériel, il ne manque pas grand chose, j'essaierai de contacter un forgeron pour me fabriquer deux ou trois trucs ; point de vue rangements, il y a largement la place pour stocker de la nourriture pour plus de deux cent couverts. Ca c'est bien, par contre il y en a du rangement à faire et du nettoyage, beaucoup de nettoyage. Ca va être long.

Les jours passèrent, Mourfy se familiarisa bien avec sa nouvelle chef, il s'adapta facilement à la nouvelle organisation. De plus, il fît découvrir à Dexert des bons coins dans la forêt. Il s'avère être un grand promeneur et connaît bien la région (d'où le forme qu'il tient). Il aime se retrouver seul et en profite pour regarder la faune et la flore même s'il n'en connaît pas les noms.
Une certaine complicité s'installa entre eux. Dexert se laissa même à lui faire des blagues : mettre un colorant sur un oignon pour lui donner l'aspect d'une pomme et le laisser croquer la fît beaucoup rire. Lui aussi la taquinait, il aimait la reprendre sur son expression : "mettre la main dans la soupe". Elle eu droit à tout plein de pics pendant plusieurs semaines. Il y avait bien longtemps qu'elle ne s'était pas autant détendue. Loin de la perfidie, du mensonge, du pouvoir, ce refuge et cette cuisine lui apportait une paix et un calme intérieur. Elle était bien.

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