[Quête de la Noce] 9 - La Séquestration

Fou de rage, Mélien avait quitté le palais d’un pas vif, entraînant dans son sillage noirci par la fureur toute sa clique de fidèles. Les mines étaient sombres, les yeux aux aguets. Chacun d’eux n’était pas loin de considérer cette noce comme un piège.

La moindre étincelle pouvait faire exploser ce groupe empli de haine et de colère, les pousser à commettre l’irréparable. Le Prince surgit dans l’écurie pour reprendre possession de son cheval, bousculant sans ménagement les palefreniers qui avaient le malheur de se trouver sur son passage.

Karlus ne lâchait pas sa dague, son autre main sur le pommeau de son épée, prêt à sauter à la gorge du moindre importun. Roeb-Hur avait, pour se défouler, attrapé un jeune garçon d’écurie gringalet par le col de sa tunique et l’avait soulevé de terre pour le projeter sur la paille d’une stalle dont il traversa la porte dans un retentissant fracas de bois brisé.

Les autres étaient plus sobres : la Comtesse de Valsombre ne s’éloignait pas du Duc Agathos. Son expérience et sa sagesse lui paraissaient un rempart suffisant aux débordements qu’il pourrait commettre ou subir. Ses armes à elle ne lui seraient pas d’une grande utilité si les choses tournaient mal et rester dans l’ombre de ce grand seigneur que nul n’oserait toucher lui sembla la juste place pour se préserver des évènements.

Quant à Malmor, il précédait son ami pour harnacher sa monture et la seller, devançant son désir, étalant par sa servilité qu’il était bien celui sur qui le Prince pouvait compter, démontrant par son empressement que Mélien avait été bien fou de penser se séparer de lui pour une femme qui venait de l’humilier publiquement.

On s’agita dans l’écurie. Même si les serviteurs qui officiaient là n’avaient aucune idée des raisons de ce courroux collectif, guidés par leur réflexe, ils s’élancèrent pour répondre avant la demande aux besoins des invités de sa Majesté Impériale. Comprenant facilement que les hôtes souhaitaient partir au plus vite, ils coururent en tous sens pour préparer leurs chevaux.

Cette fourmilière qui s’ébranlait à leur service calma légèrement l’irritation des hauts personnages mais n’économisa pas leur impatience. Tant bien que mal, sans rien briser ni frapper personne, ils parvinrent à attendre les quelques minutes nécessaires à la préparation de leurs montures.

Leur emportement, qui parut s’être figé l’espace d’un instant, reprit de plus belle et ils sautèrent en selle avec célérité, dans un ensemble presque parfait. Dans un claquement multiple de sabots, ils s’engouffrèrent sous le haut porche qui marquait l’entrée de la Cour d’Honneur.

La chevauchée remonta les rues, laissant autour d’elle une traînée venteuse. Les gens s’écartaient devant la folle cavalcade qui, ne prenant garde à rien, renversait sur son passage les éventaires de marchands, jetait à bas les imprudents qui occupait le milieu des rues, retournait les enseignes…

Arrivé devant les hautes portes de la cité, Mélien fit cabrer son cheval. Les immenses battants de bois étaient fermés, retenus par une large poutre qui les barrait. Devant la sortie ainsi condamnée se tenait une section d’une dizaine de soldats impériaux.

- Que signifie cette plaisanterie ? Je suis le Prince Mélien ! J’ordonne que vous nous laissiez passer.

Le sous-officier responsable du groupe s’avança et tout en s’inclinant respectueusement, il rejeta catégoriquement la requête :

- Je suis désolé, Monseigneur, mais les portes sont closes sur ordre de l’Impératrice ! Elles le resteront pour tous aussi longtemps que sa Majesté n’ordonnera pas l’ouverture.

Roeb-Hur se jeta de son cheval et s’avança, déterminé, pour retirer lui-même l’énorme madrier. Aussitôt, les gardes se mirent en ligne, lances en avant. Même pour le solide montagnard, il était impossible de passer sans être transpercé comme une pelote d’aiguilles. Il recula d’un pas.

- Calmez-vous, Comte ! tempéra Agathos de sa voix posée et placide. Ce que nous redoutions tous vient d’arriver. Nous sommes tombés dans un piège !

- Prisonniers ! hurla Mélien. Nous sommes prisonniers ! C’est donc la guerre que vous voulez ? Dès que mon père l’apprendra, il lancera l’assaut sur toutes vos places fortes, ruinera vos terres, abattra vos fiefs… Et quant à nous, pas question de nous laisser faire. Nous vendrons chèrement notre peau !

Dégainant son épée, il la fit brièvement tournoyer pour signifier à ses amis qu’il allait lancer la charge. Cinq brefs sifflements témoignèrent que le message avait été reçu. Même Elénior avait tiré la lame qui pendait à son côté. Si elle n’était pas une guerrière endurcie comme ses compagnons, en tant que dirigeante d’un Duché, elle savait, comme tous ses pairs, faire usage d’une arme. Et elle ne serait pas de trop dans le combat qui s’annonçait.

Les fantassins impeccablement alignés se mirent à trembler. L’affrontement qui se profilait avec ces combattants d’élite serait âpre assurément. Plus lucide, le sous-officier s’élança vers une corde qui pendait le long de la haute porte. Il tira dessus et une grosse cloche se mit à vrombir et projeter dans l’air son tintement éclatant.

Dans quelques instants, les renforts seraient là en nombre…

Duc d'Esquelan Neutre

Le duc, toujours à l’affût d'une nouvelle pièce à ajouter à sa collection, fut-elle une invention, une oeuvre d'art, un livre ou même un humain aux talents hors du commun était en promenade dans la ville quand il entendit les cloches de la haute porte de la cité. L'homme, qui se doutait bien que quelque chose finirait par tourner mal, avait décidé de sortir avec un nombre de gardes supplémentaire et n'avait gardé de sa suite que le stricte nécessaire ce qui, en tout et pour tout, donnait un groupe d'une vingtaine d'âme. Dans ce groupe se trouvait 10 Gardes Noir et le maître des secrets du duché (le chef de son réseau d'espionnage, un homme se faisant passer pour un vulgaire secrétaire et traducteur). C'est d'ailleurs grâce à ce même maître des secrets et son réseau que Leinhart était habituellement informé de tout ce qui se passait dans les capitales.

C'est donc entouré de ce groupe qu'il entendit sonner les cloches et ils se hâtèrent tous, dans le silence caractéristique aux membres de sa maison, à se diriger vers les lieux. Avec une surprise absente, le duc tomba sur ce qui pourrait bientôt devenir un combat opposant les forces du prince héritier et celle des gardes de la grande portes, mais il devina aussitôt qu'il se devait d'agir pour calmer cette situation avant qu'elle ne se corse plus que ce qu'elle était en ce moment!
Faisant signe au chef de sa garde, un homme d'une taille exagérée, de retenir sa suite ainsi que ses soldats, qui dans un grand silence avaient commencés à sortir les épées longue et préparer les boucliers, mais de rester en alerte.
Il fit ensuite quelques mouvement de doigts avec la main gauche qui eurent pour effet de voir son ''secrétaire et traducteur'' quitter le groupe pour aller se poster discrètement à la fenêtre d'un bâtiment tout proche et surplombant pour parer,avec une petite arbalète de poignet dont la pointe du carreau était enduite d'un puissant poison paralysant, une éventuel attaque sur son seigneur et maître.

Un garde se détacha du groupe au pas de course pour se diriger vers le petit manoir avec pour objectif de prévenir la quinzaine de gardes y protégeant le reste de la suite ducal que la situation devenait explosive.

Tous ces préparatifs effectués, l'homme se décida enfin à sortir de la ruelle d'où il était tombé sur la scène et essaya de penser à quelque chose qui pourrait calmer la situation avant que les corps ne commencent à tomber. Se positionnant bien droit et déplaçant sa cape blanche qui, pendant la course, avait été cacher le blason de sa famille, il dit, d'une voie faite pour commander des hommes, fut-ils des soldats ou une troupe de maçons:

-Tout puisant prince héritier Mélien, très chers seigneurs, puis-je savoir pourquoi cette violence éclate t-elle un jours aussi important? Il avait dit cela en espérant que le poids de sa réputation d'homme sage et avisé (il avait même livré quelques parties d'échec avec le père du prince, et son oncle aussi d’ailleurs et tout deux étaient des stratèges qu'il n'aurait jamais voulu avoir à affronter sur le champs de bataille) ajouterais du poids à son intervention et il avait pris bien soins de regarder tous les membres de la délégation princière dans les yeux et renvoya son regard (un regard qu'il fit aussi humble que possible pour le prince mais dur pour les nobles de sa suite). Se prosternant bien bas. L'honnête homme que je suis, vous conseillerait humblement, très humblement même, d'au moins vous informer sur les raisons de la fermeture de cette porte. Qui sait ce qui se produit en ce moment même dans cette cité?

Ayant fini de dire tout ce qui pourrait être dit, il se releva et attendit une réaction, prêt à donner le signal à ses gardes d'agir si sa survie venait à être en jeux. Il venait tout de même de jouer le futur de sa maison.

Le Prince Mélien, dressé sur les étriers de son cheval cabré, était prêt à lancer l’assaut contre cette piétaille à la solde de l’Empereur quand une voix résonna derrière lui. Faisant redéposer sur le sol ses sabots avant à sa monture, il tourna vivement la tête. Sous l’ample mouvement de sa cape blanche, il reconnut le Duc d’Esquelan.

La vision de ce puissant Seigneur, étranger au conflit qui déchirait sa famille, l’apaisa un instant. Sa noble escorte baissa quelque peu sa garde. Les soldats impériaux soufflèrent un instant, soulagés que la tension retombe.

- J’ai beaucoup de respect pour vous et la neutralité que vous avez toujours affiché, Monsieur le Duc. Mais ce qui se passe est très simple : on en veut à ma vie et à celles des gens de ma suite. On nous a tendu un piège ! Si vous avez le désir de choisir votre camp, c’est le moment. Sinon, passez votre chemin avant que le sang ne coule.

Le premier, Agathos rengaina son épée et posa pied à terre.

En quelques pas, il avait rejoint Leinhart Blanchelame, un homme qu’il connaissait bien, son voisin. Son fief touchait le sien. Au moment où ses terres quittaient la profonde Forêt aux Biches pour s’arrêter sur la Plaine du Levant, celles de Leinhart commençaient.

Avec respect, il inclina légèrement la tête pour saluer ce Seigneur qui savait éviter sagement de s’impliquer dans la querelle de succession.

- Mes hommages, Leinhart !

Levant le regard vers le Prince, il proféra une de ses rares sentences, de cette voix calme et chaude qui ne brisait que rarement le silence :

- Monseigneur, peut-être le Duc d’Esquelan est-il la voie de la sagesse ? Peut-être tout cela n’est-il qu’un malentendu ?

- Je suis un Prince d’Empire ! Aucune porte ne peut rester fermée devant moi sauf si l’on a décidé de me retenir prisonnier. Il ne s’agit pas d’un malentendu, il s’agit d’un grave affront !

De plusieurs rues avoisinantes, des gardes lanciers déboulaient en courant. Submergés par le nombre, les Schismatiques n’auraient aucune chance. Il fallait ordonner la retraite.

- Partons ! Dois-je toujours vous compter au nombre de mes fidèles, Agathos ?

Avec son mutisme impénétrable, le Duc d’Allendry ancra fermement ses pieds dans le sol. Là-bas, le Baron de Vusgrod remonta en selle vivement. Mélien jeta au vieil aristocrate un regard noir qui le jugeait coupable d’une impardonnable trahison. Les cavaliers s’élancèrent au grand galop et disparurent dans le dédale des maisons à pans de bois.

Duc d'Esquelan Neutre

Le duc avait regardé la scène attentivement, étudiant les geste de chacun pour essayer d'analyser leurs comportement et ainsi pouvoir comprendre ceux contre qui il devrait peut-être défendre ses terres un jours ou l'autre.

Il inclina la tête en retours au Duc d'Allendry, son cher voisin, un des seuls qui avait présent à l'enterrement de sa défunte épouse et celui que, dans les rares moment de paix, il aimait bien accompagner dans des parties de chasse dans la forêt qui délimitait leur frontière. Il connaissait aussi une grande sagesse à cette homme qui parlait bien peux, même quand ils étaient seuls à jouer aux échecs.

Regardant le prince partir, il remarqua que ce dernier utilisait une monture produite sur son duché et ne pu réprimer un petit sourire. Tournant alors son regard du côté des gardes qui, la pression retombée, donnait l'impression qu'ils allaient s'écrouler, leurs jambes tremblaient alors que l'adrénaline quittait leur corps.

-Je crois bien que le prince n'apprécie guère l'acte de sagesse que vous venez de commettre très cher ami, je serais très calme dans les jours qui suivent si j'étais vous. Finissant cette phrase il fit bouger quelque peux les doigts de la main droite et son secrétaire se détacha de la suite pour s'approcher du duo. Il regarda enfin son seigneur voisin et lui dit, avec un sourire chaleureux:

-Accepteriez vous de venir dîner à ma table ce soir?

Agathos regarda son Prince partir. Ce dernier était toujours aussi sanguin et c’est ce qui pourrait le faire chuter. Le duc essayait de lui faire entrer un peu de bon sens dans le crâne depuis plusieurs années, en vain.

Le conseil de Leinhart l’irrita. Surtout avec la réaction excessive de Mélien. Il inspira calmement et lentement avant de lui répondre.

« Merci de vous soucier de moi. Mais, j’en étais arrivé à la même conclusion. » dit le duc avec une voix posée à peine troublée par son mécontentement.

L’autre duc lui proposa ensuite de venir partager sa table. Un bref instant, il fut tenté de refuser. Mais, aujourd’hui, la solitude ne ferait que le miner davantage. De plus, la compagnie de son voisin pourrait se révéler agréable, relaxante, constructive, enrichissante. Bref, tout ce que n’était pas celle de Mélien.

Comment Aribal avait-il pu faire un fils aussi minable, mesquin, têtu et borné ? A croire que sa femme l’avait trompé avec le premier venu. Mais, cette hypothèse ne tenait pas. Elle était aussi fidèle que son mari l’était avec elle. C’est d’ailleurs l’un des rares mariages arrangés à sa connaissance qui s’était transformé en union d’amour.

« J’accepte. » répondit-il simplement.

Puis, Agathos remonta en selle prêt à suivre ainsi son compagnon. Outre le fait d’éliminer la tension accumulée récemment, le repas et la discussion lui permettraient de prendre un peu de recul sur les derniers évènements. Principalement la disparition de la Princesse et son emprisonnement dans la Capitale.

« Je vous suis. »

La petite troupe avait parcouru les rues à bride abattue, s’éloignant des portes et du danger que représentait la garde Impériale. Si on avait choisi de les séquestrer intra-muros, il était bien possible aussi que les soldats aient reçu l’ordre de les abattre.

Dans les dédales des ruelles crasseuses, ils avaient fait sensation. On n’avait pas l’habitude dans ses quartiers miséreux de voir une telle équipée de grands seigneurs et on les avait regardé passer avec étonnement, admiration et un peu de crainte.

Puis, Mélien avait immobilisé sa monture et fait stopper la cavalcade. Il était temps de faire un bilan de la situation et de discuter de la suite à donner à leur fuite.

- Mes amis, nous ne pouvons pas laisser cette provocation impunie. L’urgence commande de quitter la ville. Ensuite, nous rejoindrons la Capitale Grise pour préparer notre revanche. Il semble évident que nous avons perdu le soutien du Duc d’Allendry…

- Qu’entends-tu par revanche, mon ami ? demanda Malmor.

- J’entends que nous ferons payer cet outrage dans le sang. Il n’est plus question d’envisager une quelconque paix. Le trône doit revenir à mon père, comme cela aurait dû être le cas depuis longtemps. Et il sera mon héritage ! L’Empire est actuellement dirigé par un guignol, incapable d’aligner deux mots cohérents. Il est entre les mains de son épouse qui est la seule à prendre les décisions. Cette situation ne peut plus durer.

Roeb-Hur s’avança, déterminé mais des questions plein la tête.

- La guerre ? Pourquoi pas ! Ca va nous dérouiller un peu ! Mais est-ce qu’on en a les moyens ? Qui sont nos partisans ? Les légitimistes me semblent plus nombreux…

- Nous aurons pour nous l’avantage de la surprise ! Mais vous avez raison, Vusgrod, il est temps de faire le compte de nos amis. Agathos n’en fait plus partie, soit ! Quant au reste de l’Empire, il compte bien trop de Seigneurs neutres. Des lâches, des amollis par ces dernières années de trêve ! Nous ne pouvons plus tolérer sur nos terres que de si nombreux fiefs refusent de se ranger derrière l’une ou l’autre bannière. Dès que nous aurons rejoint la Capitale Grise, j’enverrai un message à chacun d’eux pour les sommer de choisir leur camp. Ils seront avec moi ou contre moi !

Les mines étaient graves. La décision que prenait le Prince allait plonger l’ensemble de l’Empire dans le chaos. Leurs domaines allaient en sortir affaiblis. Ils avaient passé des années à faire prospérer leurs terres et tout risquait d’être remis en cause. Mais ils étaient bien obligés de convenir que le piège dans lequel ils étaient tombés méritait un châtiment exemplaire, ou en tout cas, ne permettait plus d’envisager une issue diplomatique. Aucun d’eux ne se demanda si l’ArchiPrince accréditerait cette volonté belliqueuse. Ils savaient trop bien que depuis quelques temps déjà, c’était Mélien qui tenait les rênes de leur parti.

Le regard noir de la Duchesse de Valsombre se posa sur son amant de circonstance. Bien que femme, elle n’en restait pas moins un Seigneur féodal, capable de conduire des armées et tenue à l’hommage qu’elle avait prêté.

- La guerre, soit ! Mais quel est votre plan, mon Prince, pour quitter les lieux ?

- Nous allons tâcher de gagner la poterne près du port. Elle sera moins gardée que les portes principales. En nous faufilant, nous prendrons les gardes par surprise. Firenx, et toi Malmor, vous vous chargerez de les neutraliser ! Je connais l’efficacité de vos dagues, vous les égorgerez en silence pour ne pas donner l’alarme. Ensuite, il sera facile de s’emparer d’une barcasse, quitte à la payer très chère. Nous quitterons la cité par le fleuve. Tout d’abord, laissons ici nos chevaux, ils nous encombreraient et si on les retrouve, ils brouilleront les pistes. Impossible de savoir si nous nous cachons dans une quelconque masure ou si nous cherchons à sortir, ni même par où.

Convaincus et obéissants, ils mirent pied à terre et chacun d’eux donna une forte tape sur la croupe de son destrier pour le faire partir au galop. Les chevaux s’égaillèrent tous dans des directions différentes. Puis, le Prince et ses fidèles se mirent en marche en direction du port, la main sur leurs épées, prêts à les dégainer pour passer par leur fil quiconque se poserait en obstacle.