Délégation tunach

Maître de Jeu Titre : Reine Barbare

Post n°2
Délégation tunach n°2

Aventure précédente de la délégation tunach

Le voyage interminable parmi les montagnes tunachs et l’empire s’achevait. Tholème et Ellya voyaient enfin le but de leur périple sans fin. La capitale blanche se déployait devant eux. Sa splendeur impressionna l’homme et dégoûta la femme.

« Mais, c’est vraiment moche ! Ils ont complètement mauvais goût dans ce pays de sauvages. » s’exclama la Veles avec acrimonie et mauvaise foi.
« Je ne peux permettre de tels propos diffamants ma chère. Vous ne pouvez nier la beauté de cette ville. » contra le copiste.
« Si, je le peux ! Et je le fais. Tu ne me dis pas ce que je dois dire. » s’énerva-t-elle.

Tholème ne chercha pas à répondre sachant d’avance que son interlocutrice en profiterait pour davantage s’enflammer. Il préféra continuer vers le palais. Le localiser était aisé, il surplombait la cité. Ellya le suivit en maugréant elle-même suivit par leur suite. Cette suite consistait en deux yacks, souffrant du manque de froideur, surchargés ainsi que de deux autres personnes. Ces personnes-ci avaient pour rôle d’homme et de femme à tout faire. Et là, ils devaient mener les quatre yacks. Les deux surchargés qu’ils montaient et les deux chevauchés par les émissaires de la reine Ahna.

Evidemment, les tunachs ne passaient pas inaperçus avec leurs montures. De même que leurs habits. Il faisait extrêmement chaud pour eux, aussi ne portaient-ils qu’un simple pantalon fin ou une jupe fine en lin d’une couleur chaude. Ils avaient le torse nu, même les deux femmes. Et, ils avaient ajouté des plumes d’aigle royal dans leurs cheveux pour imiter leur reine.

L’équipage atteignit le palais. Tholème interrogea un homme qui le regarda d’un air étrange. Il désirait savoir où ils devaient se rendre pour présenter leurs hommages pour le mariage impérial. Le questionné lui rit au nez sans lui répondre.

« Ils sont tous comme ça ici ? Ce sont des salauds ! J’aurais dû le gifler avant qu’il ne parte. » s’indigna Ellya.
« Nous avons dû tomber sur la seule personne de la ville indisposée à aider autrui. »
« Ah ! » s’exclama-t-elle. « Tu devrais ouvrir les yeux sur la réalité de ce monde. Tu es comme Ahna ! »
« Vous ne devez pas parler de notre reine ainsi ! » s’horrifia-t-il. « Que dirait-elle si elle vous entendait tenir de tels propos ? »
« Elle ne dirait rien du tout. Elle exsude tellement d’amour que c’en est écœurant. »

Tholème n’osa rien rajouter alors que leurs accompagnateurs riaient doucement.

La deuxième personne qu’il interrogea lui répondit et donna la bonne réponse.

Ils suivirent donc les indications fournies. Et, une scène identique à la découverte de la ville eut lieu à l’arrivée devant l’entrée du palais. Les quatre personnes avaient mis pied à terre avant que Tholème ne s’adresse à l’un des gardes surveillant l’entrée du palais.

« Bonjour monsieur, je me présente, Tholème de Tunachximal. Avec la demoiselle Ellya, nous sommes ici pour présenter nos hommages aux futurs mariés au nom de la Grande Reine Ahna. Auriez-vous l’obligeance de nous indiquer la marche à suivre ou aller chercher la personne qui sera plus apte à nous renseigner ? »

L’homme était étonné par la façon de parler de l’étranger plus que par son accoutrement. Cependant, il partit chercher la personne demandée.

« Qu’est ce qu’il ne faut pas entendre ? » lança l’aigrie avec le départ du garde. « Demoiselle ? Auriez-vous l’obligeance ? Mais, tu as appris à parler où ? Dans ce que tu appelles un livre, ce machin carré avec plein de gribouillis dedans ? Tu aurais dû apprendre avec tes oreilles et non tes yeux. La prochaine fois, tu vas t’agenouiller ou ramper pour leur parler à ces ilmengardes ? » se moqua-t-elle.

Tholème ne dit rien. Il se contenta d’attendre le retour de son interlocuteur. Il savait qu’Ellya était aussi haineuse qu’Ahna était aimante, mais assister à ses réactions le surprenait toujours.

Suite des aventures de la délégation tunach

Post N°3

Précédemment

Le Grand Majordome avait regagné ses quartiers quand on vint le prévenir que de nouveaux émissaires se présentaient au Palais. Il se doutait que cette noce allait considérablement augmenter sa charge de travail mais il ne s’attendait tout de même pas à ce que les délégations défilent aussi rapidement, comme au carrefour populeux d’une route fréquentée.

Cette fois, il s’agissait d’un homme et d’une femme envoyés par le Royaume Tunach pour représenter leur souveraine au mariage. Peu de chances que cela attire l’attention de l’Impératrice au point de la pousser à les rencontrer toutes affaires cessantes. Il se voyait déjà éjecter prestement avec toute la morgue qu’elle savait déployer.

Il n’aimait pas beaucoup Irina, comme la plupart des habitants du Palais. Ils la détestaient parce qu’ils la craignaient. Ses colères étaient redoutables, son acrimonie légendaire et son austérité pétrifiaient tous ses interlocuteurs. La froideur de ses paroles faisaient l’effet d’un clystère.

Il s’arrêta devant la porte du salon où l’Impératrice se tenait généralement à cette heure-là, s’adonnant à la lecture, parfois à la tapisserie… Il arrivait aussi qu’elle reçoive quelque troubadour venu la divertir de ses chansons, de ses contes et de ses calembours.

Il n’osait frapper… Il se tenait immobile, comme un navire en cale sèche, échoué devant le panneau de bois qu’il n’avait pas l’audace d’ouvrir. Il hésitait à pénétrer dans le four, où il ne pourrait espérer aucun secours si Irina décidait que la déranger pour si peu constituait une aberration.

Réajustant les brandebourgs de son pourpoint, il tapota légèrement et pénétra immédiatement, comme l’exigeait l’Impératrice, qui n’aimait guère se fatiguer en paroles inutiles et fonctionnelles.

Assise dans un profond fauteuil de bois, garni de coussins soyeux et ventrus, elle tenait un livre à la main, dont elle orientait les pages vers la lumière qui tombait doucement, projetant des mouchetures colorées sur les petits caractères noirs, à travers les hauts vitraux que le soleil perçait.

Elle releva à peine le menton à l’entrée du Grand Majordome, sans que ses yeux ne s’arrachent à la contemplation de la morne couleur bistre de son ouvrage. Il s’inclina profondément pour délivrer son message, l’attitude sereine et méditative de l’Impératrice ayant désactivé sa peur, qui laissait place à son professionnalisme dans sa tâche.

- Une nouvelle ambassade étrangère demande à être reçue, Votre Majesté… Deux envoyés du Royaume Tunach, à l’ouest des Hautes–Terres.

Elle mouilla légèrement son doigt avec sa langue, et tourna une page, sans regarder son serviteur.

- Tunach ? Oui… Je connais… Nos géographes et nos diplomates ont depuis longtemps reconnu ce petit royaume. Leur Reine y prêche l’amour, dit-on…

Une onde étrange la parcourut, noua son ventre et remonta tout au long de son torse pour aller se coincer dans le fond de sa gorge, s’y loger en formant une boule puis finalement éclater en laissant échapper de sa bouche un très léger hoquet. Elle avait failli rire !

- Un petit état sans importance ! Recevez leurs présents et conduisez-les dans l’Antichambre. L’Empereur les recevra dans le flot. Ils seront flattés.

Le Grand Majordome se plia à plusieurs reprises, en reculant vers la sortie. La révérence dura tout le temps de son trajet à rebours car le protocole exigeait qu’on ne tournât jamais le dos à l’Empereur ou à son épouse en prenant congé.

Sillonnant les couloirs d’un pas vif, il rejoignit les émissaires de la Reine Ahna pour leur signifier sans attendre leur convocation à l’Audience générale.

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